Il y a 25 ans: désastre électoral pour Mitterrand et le Parti socialiste francais

Les élections du 28 mars et du 21 mars 1993 pour l'Assemblée nationale française ont porté un coup fracassant au Parti socialiste (PS) du président François Mitterrand.

Le Rassemblement pour la République (RPR) gaulliste dirigé par Jacques Chirac, avec son allié électoral l'Union pour la démocratie française (UDF), a remporté une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, obtenant 485 des 577 sièges. Les élections ont produit la plus petite représentation depuis des décennies pour les principaux partis de la gauche française, le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste français stalinien (PCF). Le PS a perdu les quatre cinquièmes de ses sièges. Le premier secrétaire du PS, Laurent Fabius, a perdu son siège, tandis que le principal candidat à la succession de Mitterrand, Lionel Jospin, a annoncé sa retraite de la vie politique. Pierre Bérégovoy, premier ministre du PS au moment des élections, s'est suicidé le 1er mai.

Ce résultat était un rejet de la politique d'austérité de Mitterrand, dont la présidence, commencée en 1981, avait vu doubler le taux de chômage officiel, à plus de 10 pour cent en 1993, soit 3 millions de travailleurs. Le bilan de Mitterrand a été encore aggravé par un scandale de corruption au sein du PS qui a éclaboussé Mitterrand aussi bien que Bérégovoy. Ce fut aussi un résultat catastrophique pour le PCF, dont les trahisons de la classe ouvrière française avaient réduit sa crédibilité en 1993, à presque néant. Il a remporté moins de 5 pour cent des voix au second tour, son pire résultat de tous les temps, une déroute dans les banlieues ouvrières. Le PCF a été battu même par le Front national néo-fasciste de Jean-Marie Le Pen, qui a obtenu plus de 6 pour cent des voix au second tour.

Cependant, la domination dont jouissaient les partis de droite à l’Assemblée nationale ne représentait qu’une augmentation très marginale de leur pourcentage du vote. Un tiers de l'électorat avait même boudé les urnes lors du premier tour de scrutin, un taux d'abstention énorme par rapport aux normes françaises. De plus, le nombre de voix total porté au PS et aux deux principaux partis de droite, le RPR et l'UDF, avait chuté du 72 pour cent atteint lors du premier tour des élections en 1988 à seulement 57 pour cent.

(Article paru en anglais le 26 mars 2018)

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