Avec la conclusion cette semaine de la Convention nationale démocrate, les deux principaux partis capitalistes aux États-Unis ont officiellement choisi leurs candidats à la présidence. Face à une crise économique, sociale et politique immense, ni la démocrate Hillary Clinton, ni le républicain Donald Trump, n’ont autre chose à proposer que l’austérité, la guerre et les atteintes continues aux droits démocratiques.
La conclusion des deux conventions souligne encore toute l’importance de la campagne du SEP (Parti de l’égalité socialiste) et de ses candidats, Jerry White pour la présidence et Niles Niemuth pour la vice-présidence. Le SEP se bat pour construire une direction socialiste dans la classe ouvrière pour se préparer aux bouleversements sociaux inévitables et les luttes qui vont suivre ces élections, quel que soit celui ou celle qui sera élu(e).
La convention républicaine plus tôt ce mois-ci a marqué un tournant dans la décadence de la politique américaine, avec la nomination d’un milliardaire semi-fasciste qui fonde sa campagne sur le chauvinisme national et « la loi et l’ordre. »
Les démocrates et leurs partisans politiques, y compris Bernie Sanders, insistent sur le fait que le seul moyen d’arrêter le danger incarné par Trump est de soutenir Clinton. Tous les arguments sur le « moindre mal », ignorent cependant le fait que Trump est un produit du même système politique dégénérée que Clinton, qui a apporté au monde la guerre sans fin, la criminalité des grandes entreprises et des politiciens, et les plus grands niveaux d’inégalité sociale depuis les années 1920.
Trump n’est en mesure de se positionner comme un adversaire du statu quo qu’en raison de près de huit années du gouvernement Obama, qui ont vu les super-riches atteindre de nouveaux sommets de l’opulence alors que tous les indices de souffrance sociale – la baisse des salaires et des revenus médians, le chômage chronique, la pauvreté infantile et la baisse de l’espérance de vie – se sont détériorés.
Lors de leur convention, les démocrates se sont avérés être complètement détachés de la réalité sociale à laquelle sont confrontés les travailleurs aux États-Unis. Ils se sont orientés vers les sections les plus complaisantes et aisées de la classe moyenne qui sont d’accord avec Obama quand il dit que « l’Amérique est sacrément géniale ».
La convention a été soigneusement planifiée pour présenter l’élection d’Hillary Clinton comme « historique » parce qu’elle serait la première femme présidente des États-Unis, recyclage du même récit utilisé il y a huit ans pour vendre Obama.
Les démocrates ont réuni toutes les formes de politique identitaire avec la promotion fervente du militarisme et de la guerre. Le chauvinisme à l’affiche a culminé dans un discours à faire frémir de l’ancien général de la Marine Jim Allen jeudi soir, lorsque les appels « À bas la guerre » lancés par certains délégués de Bernie Sanders ont été submergés par des chants enragés de « USA, USA, USA ! », le même slogan entendu la semaine dernière à la convention républicaine.
Alors que la convention excluait toute discussion sérieuse des projets de guerre qui sont en cours d’élaboration, le caractère d’un futur gouvernement Clinton se voit déjà dans la campagne fomentée pour préparer la population à la guerre contre la Russie, guerre qui aurait des conséquences incalculables. En dénonçant Trump comme un agent de Poutine, les partisans de Clinton dans les médias et l’establishment politique parviennent à donner à sa campagne le caractère d’une critique de droite contre les républicains.
Les démocrates retrouvent leur statut historique en tant que principal parti du militarisme impérialiste, les républicains néo-conservateurs qui avaient mené de front l’invasion criminelle de l’Irak se précipitent maintenant au service de Clinton. Au sein des cercles militaires et de la politique étrangère, Clinton est considérée être un chef suprême plus fiable et belliciste que Trump.
Pendant ce temps, le sénateur du Vermont Bernie Sanders – maintenant que sa « révolution politique » contre la « classe des milliardaires » est totalement mise à nu – s’est prosterné devant Clinton. Comme le SEP l’avait annoncé, Sanders a fait tout ce qui était en son pouvoir pour remettre ses partisans dans les griffes de la représentante de la « classe de milliardaires » qui, en tant que sénatrice a voté pour autoriser la guerre en Irak et en tant que ministre des affaires étrangères a mené les guerres en Libye et en Syrie.
Dans une année électorale dominée par la montée de l’opposition sociale, le peuple américain se voit présenter le « choix » entre Clinton et Trump. Quel triste constat de l’ensemble du système politique aux États-Unis !
La montée du sentiment anticapitaliste aux États-Unis et dans le monde ne sera pas arrêtée par les manœuvres opportunistes de Sanders. Quant au Parti des Verts, qui est promu par les groupes qui avaient soutenu Sanders, c’est un parti capitaliste, hostile à la classe ouvrière et à la lutte pour le socialisme. Partout où ils sont arrivés au pouvoir, comme en Allemagne et en Australie, les Verts ont rapidement abandonné leur pacifisme et épousé le militarisme et l’austérité.
Afin de lutter pour ses intérêts, de s’opposer à l’inégalité, à la guerre et à la dictature, la classe ouvrière a besoin de son propre parti, et ce parti c’est le SEP (Parti de l’égalité socialiste). Le SEP se présente dans ces élections afin de se battre pour un véritable programme socialiste. Les problèmes fondamentaux auxquels est confrontée la classe ouvrière ne peuvent être résolus en dehors d’une lutte pour unir tous les travailleurs – de toutes ethnies, genres, et nationalités, aux États-Unis et dans le monde, dans un combat contre le capitalisme, un système économique qui subordonne tout aux intérêts d’une minuscule élite patronale et financière.
Nous appelons tous nos lecteurs à nous rejoindre dans cette lutte. Si les dangers sont immenses, la force de la classe ouvrière l’est aussi quand elle est unie dans la lutte révolutionnaire. La tâche est urgente, et il n’y a pas de temps à perdre. Pour lutter contre la guerre et la barbarie, contre l’inégalité et la dictature, prenez la décision de soutenir notre campagne et rejoindre le SEP (Parti de l’égalité socialiste).
Socialist Equality Party (Parti de l’égalité socialiste)
(Article paru en anglais le 30 juillet 2016)