Bien que les médias de la grande entreprise cachent ce fait, il existe un énorme appui envers les travailleurs du secteur pétroliers à travers le pays et internationalement. Des dizaines de millions de travailleurs – enseignants, travailleurs de l’automobile, des ports, des télécommunications, des postes, de la santé et d’autres sections de la classe ouvrière – ont subi pendant des années une détérioration de leurs salaires et de leurs conditions.
Le plus grand obstacle à la mobilisation de la force de la classe ouvrière est le Syndicat des métallurgistes unis (United Steelworkers, USW) qui a limité la grève qu’à une fraction des 30.000 travailleurs syndiqués de l’industrie. Les dirigeants de l’USW ont ignoré les revendications des travailleurs de la base pour une grève nationale, tout en ne donnant qu’une maigre indemnité de grève de son fonds de grève de 350 millions de dollars.
Pendant ce temps, le conseil exécutif de l’AFL-CIO, qui a tenu sa réunion annuelle le mois dernier à Atlanta, n’a rien fait pour défendre les grévistes. L’inaction de l’AFL-CIO rappelle la trahison des contrôleurs aériens de PATCO mis à pied en 1981 qui a ouvert la voie à une décennie d’actions antisyndicales, de congédiements de masse et de reculs.
Les actions du syndicat ont encouragé les géants du pétrole à maintenir la ligne dure envers les revendications des travailleurs. Bien qu’ils offrent des milliards à leurs hauts dirigeants et leurs investisseurs, les grands patrons du pétrole soutiennent qu’il n’y a pas d’argent pour améliorer la sécurité au travail, embaucher plus d’employés à temps plein ou réduire le fardeau lié aux coûts des soins de santé que paient de leurs propres poches les travailleurs. Même si la production est à un niveau semblable à celui d’avant la grève, les entreprises refusent de négocier sérieusement et attendent simplement que l’USW épuise les travailleurs et les force à accepter une autre entente au rabais.
À l’intransigeance des grandes sociétés, la classe ouvrière doit répondre avec une pareille intransigeance. Mais pour ce faire, une nouvelle stratégie est nécessaire. Le Parti de l’égalité socialiste appelle à:
La formation de comités d’actions des travailleurs de la base pour élargir la grève!
Pour que cette lutte ne soit pas isolée, étouffée et menée à la défaite, les travailleurs du pétrole doivent prendre les choses en mains. À tous les piquets de grève et à toutes les raffineries qui ne sont pas en grève, les travailleurs doivent élire les travailleurs les plus militants et ayant la conscience de classe la plus élevée en tant que représentant d’un comité d’action de la base. Ce comité doit prendre la direction de la grève tout en luttant pour la plus grande mobilisation non seulement des travailleurs des raffineries, mais de toute la classe ouvrière.
Ces comités doivent être entièrement indépendants des syndicats et en opposition à eux. Les syndicats, qui collaborent depuis des décennies avec les sociétés et l’État pour imposer des reculs et fermer des pans entiers de l’industrie, ne sont pas des organisations de la classe ouvrière, mais des entités des compagnies qui agissent en tant que pourvoyeurs de main-d'oeuvre et policiers en milieu de travail.
Immobiliser toute l’industrie pétrolière! Rallier la classe ouvrière derrière les travailleurs en grève!
La première tâche est d’envoyer des délégations de grévistes pour faire appel aux ouvriers des raffineries, des usines de produits chimiques et des terminaux pétroliers qui ne sont pas en grève afin de fermer toute l’industrie pétrolière. Des délégations de travailleurs du pétrole doivent être envoyées aux aciéries, aux usines d’automobiles, dans les ports, les hôpitaux, les écoles publiques et à d’autres milieux de travail pour lancer un appel à une action de solidarité, y compris des manifestations de masse et des grèves en appui aux travailleurs du pétrole.
L'unité internationale de la classe ouvrière!
Un appel doit être fait aux travailleurs de par le monde qui luttent contre ces mêmes multinationales. Cela inclut les 20.000 travailleurs de la construction et de la plateforme pétrolière de la mer du Nord opposés à BP, Marathon et d’autres géants du pétrole qui exigent 28 jours de travail supplémentaires par années sans compensation, alors que la force de travail est sabrée de 20 pour cent. Le nationalisme de l’USW, qui subordonne les travailleurs aux intérêts des multinationales américaines, doit être rejeté et il faut mener une lutte pour unir tous les travailleurs, peu importe la race, l'origine ethnique ou la nationalité.
Ce n’est pas un hasard si la lutte des États-Unis pour le contrôle des ressources énergétiques mondiales a été le facteur clé derrière les guerres en Irak et ailleurs au Moyen-Orient et derrière la confrontation avec la Russie et la Chine qui menace l’humanité d’une destruction nucléaire. Dans une guerre pour la domination mondiale, les démocrates et les républicains fonctionnent comme des outils des grandes compagnies pétrolières et de Wall Street, tout comme dans l’assaut de ces sociétés sur la classe ouvrière à l’intérieur du pays.
Pour une lutte politique contre le système capitaliste!
Pour que les travailleurs remportent leur lutte, celle-ci doit être élargie et développée en une confrontation non seulement contre les compagnies pétrolières, mais contre l’ensemble de l’aristocratie financière et patronale et les deux partis de la grande entreprise qui la défendent: les démocrates et les républicains.
L’USW et l’AFL-CIO sont politiquement alignés au parti démocrate et sont d'éternels défenseurs du système capitaliste. Un membre de l’équipe de négociation de l’USW, Jim Savage, a laissé le chat sortir du sac lorsqu’il a déclaré que le syndicat était opposé à une plus vaste mobilisation des travailleurs «pour que le gouvernement n’intervienne pas dans ce conflit». En d’autres termes, les syndicats veulent à tout prix empêcher que cette lutte ne se développe en un conflit avec le Parti démocrate et l’administration Obama.
Mais c’est précisément ce qui est nécessaire. Comme porte-parole de l’aristocratie financière, Obama a veillé au plus important transfert de richesses du bas vers le haut de l’histoire des États-Unis. Après avoir renfloué les banques, il a réduit de moitié le salaire des nouveaux employés du secteur de l’automobile au cours de la faillite et la restructuration forcées à General Motors et Chrysler, puis a imposé Obamacare et la «réforme des retraites pour transférer le coût des soins de santé et des prestations de retraites des entreprises aux travailleurs.
La Maison-Blanche a blanchi JPMorgan, BP, Tesoro, GM et d’autres sociétés dont les actions criminelles ont saccagé les emplois, la vie et les communautés des travailleurs. Mais si les travailleurs se soulèvent, les démocrates et les républicains n’hésiteront pas à utiliser des lois spéciales, les forces policières militarisées et les mesures antiterroristes pour les freiner.
Les États-Unis ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie, où les super-riches contrôlent le système politique et le gouvernement. La seule voie de l’avant pour briser cette emprise dictatoriale sur la société est par la mobilisation de la classe ouvrière en un puissant mouvement révolutionnaire visant à mettre le pouvoir politique entre les mains de la vaste majorité de la population – les masses ouvrières dont le travail dans les raffineries, les usines, les bureaux, les écoles et les hôpitaux produit la richesse sociale.
C’est seulement ainsi que la vie économique peut être organisée sur une base rationnelle et égalitaire, c’est-à-dire socialiste. Cela inclut la transformation des grandes sociétés pétrolières en des propriétés publiques contrôlées démocratiquement, comme partie intégrante d’un plan scientifique visant à ce que la production énergétique mondiale réponde aux besoins humains et non aux profits privés.
Le sort de la grève dans les raffineries est lié à la mobilisation du plus grand nombre de sections de la classe ouvrière américaine et internationale. Cela est possible uniquement si les travailleurs de la base en prennent l’initiative. Nous exhortons les travailleurs du pétrole et leurs partisans à entrer en contact avec le World Socialist Web Site afin d’organiser cette lutte et fournir la direction nécessaire pour la faire avancer.
(Article paru d'abord en anglais le 3 mars 2015)