Le Nouveau Parti démocratique du Canada appuie les crimes de guerre israéliens

Au cours des deux dernières semaines, tant Thomas Mulcair, le chef du NPD et chef de l'opposition officielle au Parlement, que Paul Dewar, le critique du NPD en matière d'affaires étrangères, ont refusé de s'opposer au soutien à pleine gorge du premier ministre canadien Stephen Harper pour l'assaut israélien.

Harper reprend les mensonges et la propagande du gouvernement israélien, attribuant la mort de civils palestiniens aux «terroristes» du gouvernement élu du Hamas à Gaza. «Il est évident, a déclaré le Premier ministre canadien le 13 juillet dernier, que le Hamas utilise délibérément des boucliers humains pour propager la terreur dans la région.» Cyniquement indifférent aux milliers de victimes civiles produites par la machine militaire très avancée d'Israël financée par les États-Unis, Harper proclame que «la solidarité avec Israël est la meilleure façon d'arrêter le conflit».

Après qu'Israël ait lancé son invasion terrestre de Gaza, Harper a fait une autre déclaration affirmant le soutien «inébranlable» du Canada «au droit d'Israël à se défendre tant que les attaques terroristes du Hamas continueront».

Le soutien inconditionnel du Canada à Israël a été rapidement adopté par les libéraux, l'autre parti traditionnel de la grande entreprise au gouvernement canadien. Le chef libéral Justin Trudeau a approuvé la violence meurtrière d'Israël, la qualifiant de légitime défense, tout en condamnant le Hamas comme une organisation terroriste qui «doit cesser immédiatement ses attaques à la roquette».

Un ton similaire a été adopté par le NPD. «Nous avons réaffirmé que la poursuite des tirs de roquettes du Hamas est inacceptable», a écrit M. Dewar. Dans sa déclaration, le critique du NPD en matière d'affaires étrangères a soigneusement évité toute condamnation spécifique du ciblage et du meurtre de civils, dont des femmes et des enfants, par Israël, passant sous silence le fait que l'agression israélienne sur Gaza est un acte transparent prévu de longue date, avec l'assassinat le mois dernier de trois jeunes israéliens – un geste pour lequel le Hamas a toujours nié avec insistance ne pas être impliqué – ne servant rien de moins que de prétexte commode.

Plus tôt cette semaine, Mulcair, le chef du NPD, a poursuivi dans le même sens. Il a refusé de s'opposer à l'agression israélienne, même si celle-ci, pour reprendre ses mots, «a déjà fait trop de victimes civiles», et a dénoncé «les tirs de roquettes effectués par les militants du Hamas et du Jihad islamique contre des populations civiles» comme «totalement inacceptables». La position de Mulcair lui a valu les éloges du quotidien néoconservateur National Post farouchement pro-sioniste. «Le cycle actuel des hostilités à Gaza montre un Nouveau Parti démocratique qui a mûri», a déclaré le chroniqueur du Post John Ivison.

Tandis que l'indignation contre les crimes de guerre de l'État israélien ne trouve pas sa place dans les déclarations du NPD ou de tout autre parti politique de la classe dominante, des milliers de Canadiens se sont rassemblés dans les villes partout au pays pour dénoncer la politique sanglante de représailles collectives du gouvernement israélien contre les citoyens de Gaza.

Dans une «Lettre ouverte au NPD», l'organisation des droits de l'homme politiquement non partisane Independent Jewish Voices écrit : «Il semble que si le NPD considère les roquettes inefficaces du Hamas comme "inacceptables", les fusées de classe mondiale d'Israël elles, ne peuvent pas même être mentionnées, pas plus que l'identité nationale des civils qui sont tués. La déclaration (du NPD) appelle également à "la retenue" des deux côtés, sans expliquer comment les bébés qu'Israël tue dans leur sommeil devraient faire preuve de retenue? Comment les hôpitaux, les écoles, les ambulances et les familles non armées qu'Israël bombarde sans discrimination pourraient-ils faire preuve de retenue? Il est justement temps de faire preuve de retenue véritable dans l'utilisation de ce genre de fausses équivalences trompeuses qui sont totalement déconnectées de la réalité des massacres perpétrés par Israël contre la population de Gaza.»

En même temps que le NPD couvre politiquement les gouvernements de Netanyahu à Jérusalem et de Harper à Ottawa, il a été révélé que le parti a récemment interdit à Paul Manly de se présenter comme candidat potentiel du NPD dans sa circonscription de l'île de Vancouver. Manly soutient qu'il est bloqué par la direction du parti en raison des appels enflammés qu'il a faits pour la libération de son beau-père – un ancien député néo-démocrate et ministre de l'Église unie – par les autorités israéliennes après que ce dernier, avec une foule d'autres volontaires internationaux, ait été arrêté en 2011 à bord d'un navire dans les eaux internationales au large de Gaza. Le navire tentait de forcer le blocus maritime israélien pour ravitailler Gaza. Ce blocus aérien, routier et maritime, qui est en vigueur depuis maintenant sept longues années, est imposé par Israël et soutenu par la dictature militaire de l'Égypte. Le blocus prive les Palestiniens de Gaza de nombreux produits essentiels.

De nombreux partisans du NPD dans la circonscription de Manly ont exprimé leur opposition quant à son traitement, certains menaçant de passer au Parti Vert de Elizabeth May. Cette dernière cependant a également refusé de dénoncer le gouvernement israélien pour son attaque contre les Palestiniens. Au lieu de cela, elle clame que la résistance du peuple palestinien est équivalente à la violence de l'État d'Israël, même si ce dernier jouit de l'appui impérialiste et dépossède et maltraite les Palestiniens depuis plus d'un demi-siècle. «Nous avons besoin, clame May, de mettre immédiatement un terme à ce terrible cycle de violence qui est en train de tuer des enfants israéliens et palestiniens innocents.»

Au cours de la dernière décennie, le NPD a rejoint le reste de l'establishment politique canadien en se solidarisant pleinement avec l'État sioniste. Lors de la guerre éclair israélienne contre Gaza en 2008, le NPD, alors dirigé par Jack Layton, est resté silencieux, n'émettant que tardivement une brève déclaration dans laquelle il lançait pour la forme un appel pour la fin de toutes les hostilités, sans jamais condamner l'attaque israélienne.

Mulcair a professé une fidélité servile à la politique agressive de l'État d'Israël avec sa déclaration célèbre en 2008 : «Je suis un ardent partisan d'Israël dans toutes les instances et en toutes circonstances». En 2010, il s'est joint aux voix des conservateurs et des libéraux pour décrier comme «antisémite» la «Semaine contre l'apartheid israélien», une campagne pro-palestinienne organisée sur des dizaines de campus canadiens.

Lorsque Libby Davies, leader parlementaire du NPD en 2010, a dit à un journaliste qu'elle croyait que l'occupation de la Palestine avait commencé en 1948, elle a été harcelée sans relâche par la presse et tous les partis au Parlement, puis forcée sans ménagement par Layton, Mulcair et le caucus néo-démocrate à présenter des excuses publiques.

La position du NPD sur la Palestine s'inscrit dans la politique pro-impérialiste qu'il défend partout dans le monde.

Le NPD a en effet soutenu en 1999 la guerre de l'OTAN contre la Serbie. Il a aussi soutenu la guerre contre-insurrectionnelle du Canada en Afghanistan pendant de nombreuses années, appuyant les tentatives de l'impérialisme américain et de ses alliés de l'OTAN comme le Canada, de prendre le contrôle d'un pays stratégiquement situé dans une région riche en ressources de l'Asie centrale. Ce n'est qu'après que le sentiment antiguerre soit devenu largement répandu que le NPD a lancé un appel à un retrait progressif et ordonné des troupes canadiennes. Mais en 2008, dans le cadre de son accord de coalition avec les libéraux qui a avorté, le NPD avait annoncé qu'il était prêt à servir de partenaire junior dans un gouvernement de coalition dirigé par les libéraux et engagé à poursuivre la guerre en Afghanistan jusqu'en 2011.

Dans son premier vote important en tant qu'opposition officielle, le NPD a voté pour prolonger la participation du Canada à la guerre contre la Libye déclenchée par les anciennes puissances coloniales de France et du Royaume-Uni avec le soutien de Washington. Reprenant le mensonge que la guerre en Libye avait pour but de protéger les civils, le NPD s'est révélé une fois de plus le complice politique d'une guerre d'agression où 40.000 personnes ont été tuées, où les infrastructures du pays ont été dévastées, et qui a poussé le peuple libyen sous le joug de bandes rivales de miliciens islamistes.

Plus récemment en 2013, le NPD a apporté son plein soutien à l'assistance militaire du Canada à l'intervention française au Mali et a signalé qu'il serait prêt à soutenir d'autres déploiements des Forces armées canadiennes en Afrique du Nord, y compris éventuellement en République centrafricaine.

Le NPD a également soutenu les gestes hautement provocateurs du gouvernement canadien en Ukraine – des gestes qui alimentent une confrontation avec la Russie qui pourrait déclencher une guerre entre des États dotés d'armes nucléaires. Salué par les applaudissements du NPD, le gouvernement Harper a appuyé le coup d'État fasciste orchestré et dirigé par les États-Unis et l'Allemagne qui a renversé le président élu d'Ukraine à la fin de février, imposé des sanctions sur Moscou, déployé des avions de combat en Europe de l'Est afin de participer à la campagne d'intimidation et de menace des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie, et dénoncé les habitants d'Ukraine orientale qui s'opposent au gouvernement nationaliste d'extrême droite à Kiev, comme étant des agents du gouvernement russe et des terroristes.

(Article original paru le 26 juillet 2014)

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