Une coalition de quatre confédérations syndicales, soutenue par les alliés de pseudo-gauche du Parti socialiste (PS) au pouvoir, organise des manifestations du 1er mai partout en France jeudi, dans le but de détourner la colère populaire qui enfle contre la politique d'austérité du PS.
La déclaration commune pour la manifestation de Paris a été faite par les sections de la région parisienne de la CGT (Confédération générale du travail) conduite par le Parti communiste (PCF) stalinien, la FSU (Fédération syndicale unitaire), syndicat majoritaire de l'éducation, FO (Force ouvrière), et Solidaires. Ils ont, avec cynisme, critiqué le Medef, principale association patronale, avec lequel ils sont en fait en train de négocier les coupes du PS. Ils prétendent faussement faire pression sur le gouvernement PS pour que celui-ci adopte une politique favorable aux travailleurs et sèment l'illusion que « notre mobilisation peut tout changer. »
L'affirmation des syndicats que la politique du PS est dictée par de l'« autisme politique » est un mensonge éhonté. Le PS qui est, depuis sa fondation, un parti bourgeois appliquant ouvertement une politique anti-ouvrière depuis le « tournant de l'austérité » du Président François Mitterrand en 1983, sait exactement ce qu'il fait. Il attaque la classe ouvrière dans le pays et mène des guerres impérialistes à l'étranger.
Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) essaie de glorifier le rôle des syndicats, les félicitant pour leur unité: « En région parisienne, pour le 1er Mai, FO appelle à manifester aux côtés de la CGT, de la FSU et de Solidaires pour la première fois depuis 2002. » Il fait aussi l'éloge des syndicats jaunes alliés au PS, telle la CFDT (Confédération française démocratique du travail) pour vouloir « se rassembl[er] de leurs côtés… Cela traduit sans aucun doute une profonde aspiration à l’unité pour combattre. »
Que de mensonges creux! C'est faux, cela exprime en fait le désir profond de la bureaucratie syndicale et de ses partisans de la pseudo-gauche, tel le NPA, de négocier les coupes du PS et de continuer à étouffer toute lutte indépendante des travailleurs contre le PS et contre le capitalisme. Ce sont ces forces de la pseudo-gauche qui sont le principal obstacle à une telle lutte. Elles promeuvent l'idée fausse et pessimiste que leurs manifestations inoffensives et leur alignement sur le PS représentent l'unique forme possible de politique de gauche.
C'est cette politique petite-bourgeoise pourrie qui permet au Front national (FN) néo-fasciste de se présenter comme l'unique parti d'opposition en France et d'accroître son soutien.
De même, le groupe de pseudo-gauche Lutte ouvrière (LO) appelle les travailleurs à manifester pour faire pression sur les syndicats afin qu'ils luttent: « Une forte participation des travailleurs à ces journées ...C'est la seule chose qui peut amener les dirigeants syndicaux à faire d'autres propositions d'action, la seule surtout qui peut faire reculer le gouvernement. »
C'est purement et simplement absurde. Non seulement le gouvernement n'a aucune intention de reculer, mais la bureaucratie syndicale est activement engagée à planifier et négocier la politique d'austérité aux côtés du PS. Ils n'ont pas l'intention de faire « reculer » le gouvernement, mais plutôt d'aider le PS à mener à bien ses attaques en dépit de la vaste opposition de la classe ouvrière. Le Pacte de responsabilité du PS, avec son cadeau fiscal de 35 milliards d'euros pour les patrons et 50 milliards d'euros de réductions des dépenses, a été signé par les syndicats et les patrons le 5 mars. La CGT et FO ont refusé de signer mais ont clairement laissé entendre qu'ils ne s'y opposaient pas. Tandis que le pacte était en cours de négociation, le dirigeant de la CGT Thierry Lepaon promettait que son organisation mobiliserait non pas « contre le Pacte de responsabilité, mais sur les salaires, les emplois et le financement de la sécurité sociale. »
Terrifiés par le risque d'une explosion sociale incontrôlable dans une situation où le PS est totalement discrédité, ces syndicats et leurs partisans de la pseudo-gauche cherchent cyniquement à promouvoir le PS.
Après presque deux années d'attaques du gouvernement PS contre la classe ouvrière, le Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et le NPA se sont présentés aux élections municipales sur des listes communes avec le PCF, alors même que ce dernier se présentait dans des centaines d'autres communes sur les listes du PS. Ces élections ont été une débâcle pour le PS et ont marqué une avancée significative du FN néo-fasciste.
Hollande, qui a une cote de popularité sans précédent de 12 pour cent, a réagi à cette débâcle en nommant Manuel Valls premier ministre sur un programme pro-austérité et sécuritaire. Mélenchon a prétendu que ces mêmes députés qui ont massivement approuvé le gouvernement de Valls au parlement pourraient former un gouvernement alternatif. Il a déclaré dimanche à la télévision, « Je souhaite qu'il [Manuel Valls] soit mis en minorité, puis que l'on fasse une autre majorité avec les mêmes.» Il a rappelé aux téléspectateurs que les députés avaient été élus sur recommandation de son parti « par les électeurs du Front de gauche, les électeurs écologistes et les électeurs socialistes. »
Lors d'un rassemblement commun le 11 avril à Paris, Mélenchon a lancé la campagne pour les élections européennes du Parti de la gauche européenne (PGE) avec Alexis Tsipras, dirigeant de la Coalition grecque de la gauche radicale (SYRIZA) et candidat agrée du PGE à la présidence de la Commission européenne. Tsipras, loin de répudier la dette souveraine qui est utilisée comme bélier pour détruire le niveau de vie des travailleurs, rassure les banques que cette dette sera en grande partie remboursée mais qu'il veut en renégocier les conditions. Il a promis de défendre l'Union européenne et l'euro.
Le NPA a appelé à faire une campagne commune avec ces partis aux élections européennes. Il a aussi accordé son plein soutien aux actions du gouvernement Hollande en partenariat avec les gouvernements allemand et américain dans la mise en place d'un gouvernement pro-UE en Ukraine lors du coup d'Etat mené par les fascistes.
Ce n'est qu'en rompant avec ces soutiens de « gauche » du grand patronat et de l'impérialisme et en formant de nouvelles organisations de lutte que la classe ouvrière et les jeunes pourront défendre leurs droits et leurs acquis sociaux. Tous nos lecteurs sont invités à assister à la réunion de campagne électorale du CIQI pour les élections européenne qui se tiendra à Paris le dimanche 11 mai. Pour plus de précisions, cliquez ici.
(Article original paru le 30 avril 2014)