Ci-dessous la deuxième partie d’une
conférence donnée à l'école d'été du Parti de l'égalité socialiste à, Michigan,
en août 2007. La première partie a été mise en ligne le
16 avril 2009.
L'explosion
révolutionnaire
Un jeune membre du PCC Peng Shuzi qui était
revenu de Moscou en 1924 et devint plus tard un dirigeant du mouvement
trotskyste chinois, faisait partie de l'aile gauche du parti qui demandait avec
insistance qu'une politique davantage critique soit adoptée à l'égard du KMT.
Il s'opposait directement à la ligne officielle de soutien à la bourgeoisie
nationale qui, ayant des liens étroits avec les seigneurs de la guerre et les
puissances impérialistes, était hostile à la classe ouvrière et incapable de
diriger la révolution nationale démocratique. Peng expliquait que le
prolétariat devait prendre la direction des luttes anticoloniales.
Cette lutte polémique eût un impact
significatif. Le PCC réorienta son travail sur la direction du mouvement de
masse croissant dans la classe ouvrière, plutôt que sur ses activités au sein
du KMT. Lorsque le PCC tint son Deuxième congrès national ouvrier, le jour de la
Fête du Travail du 1er mai 1925, ses organisations représentaient
570 000 ouvriers. Son influence croissante entraina une vague de luttes
militantes de la classe ouvrière.
Au cours des grèves dans les usines textiles
japonaises à Shanghai, un travailleur communiste fut tué par balle, provoquant
des protestations anti-impérialistes dans la ville. Le 30 mai, des milliers
d’étudiants et d’ouvriers protestèrent devant un poste de police de Shanghai
pour exiger la libération des manifestants arrêtés. La police britannique
ouvrit le feu, tuant 12 personnes et en blessant des douzaines d’autres.
La grève de Canton-Hong Kong en 1925
Cet « Incident du 30 mai » provoqua
une éruption sans précédent dans la classe ouvrière qui marqua le début de la
Deuxième révolution chinoise. 125 grèves eurent lieu, impliquant 400 000
ouvriers, en même temps que des protestations de masse et des émeutes à travers
le pays. Trois semaines plus tard, en juin 1925, lorsque des ouvriers et des
étudiants manifestèrent à Guangzhou, la police militaire franco-anglaise fit
feu et tua 52 personnes. A l’annonce du massacre, les ouvriers de Hong Kong
répondirent par une grève générale. 100 000 ouvriers quittèrent Hong Kong
et un boycott des produits britanniques fut déclaré, sous la direction d’un
comité de grève de Canton et Hong Kong. Cette assemblée élue de délégués des
ouvriers, avec ses milliers de travailleurs armés dans les piquets de grèves,
était l’embryon d’un soviet.
A l’origine, la lutte anti-impérialiste
impliquait « le peuple entier » ; non seulement les étudiants et
les ouvriers mais également les capitalistes chinois. Toutefois, la bourgeoisie
chinoise fut vite ébranlée par l’héroïsme et le radicalisme de la classe
ouvrière. Les hommes d’affaires de Shanghai furent les premiers à se retirer et
à commencer à collaborer avec les puissances impérialistes contre le mouvement
de grève.
Tchang Kaï-chek
Après la mort de Sun Yat-sen en mars 1925,
l’hostilité de la bourgeoisie chinoise envers la classe ouvrière s’exprima le
plus clairement par l’ascension politique de Tchang Kaï-chek. Fils d’un riche
marchant, Tchang avait des liens étroits avec les banquiers de Shanghai et les
compradores [section de la bourgeoisie spécialisée dans le négoce et la finance
internationale, ndt.]. A la différence de Sun, Tchang Kaï-chek n’était pas un
intellectuel. Il avait passé ses jeunes années parmi les gangsters de Shanghai,
les meurtriers et les contrebandiers, qui devaient par la suite devenir ses
troupes de choc contre la classe ouvrière des villes.
La radicalisation de la classe ouvrière
contraignit la direction du PCC à reconsidérer ses relations avec le KMT. En
octobre 1925, Chen Duxiu proposa à nouveau que le PCC quitte le KMT et ne
collabore avec lui que de l’extérieur, mais le Komintern rejeta sa proposition.
La clique stalinienne préféra essayer d’utiliser la mort de Sun pour installer
des dirigeants « de gauche » ou pro-moscovites, tels que Wang
Ching-wei ou Tchang à la direction centrale du KMT.
La politique menchevique de Staline
Personne ne contestait que les tâches
immédiates de la Révolution chinoise soient
« nationales-démocratiques » ou d’un caractère bourgeois. La question
était de savoir quelle classe allait prendre la direction de la révolution — la
bourgeoisie ou le prolétariat — et vers quelle destination — vers une
République bourgeoise démocratique ou vers un Etat des ouvriers ?
Après l’embrasement de la classe ouvrière en
1925, Staline ne prit pas de tournant vers la gauche, mais fonda toute sa
politique sur une approche incontestablement menchevique. En opposition avec
les leçons de 1917 en Russie, il renforça l’illusion que le KMT bourgeois était
un parti « des ouvriers et des paysans », capable de mener la lutte
révolutionnaire. Plus tard il alla même plus loin, soutenant que dans des pays
tels que la Chine, l’oppression impérialiste réunissait toutes les forces
« progressistes » — la bourgeoisie nationale, l’intelligentsia petite
bourgeoise, la paysannerie et la classe ouvrière — en un « bloc des quatre
classes ».
Comme les mencheviks russes, Staline
affirmait que la direction de la révolution « anti-impérialiste »
revenait de droit à la bourgeoisie nationale chinoise. La Chine était trop
arriérée pour construire le socialisme, insistait-il, ce qui signifiait que la révolution
prolétarienne devait être repoussée à un avenir indéfini — en tant que deuxième
phase de la révolution. Dans la première phase, la tâche des communistes
chinois était d’aider le KMT à arriver au pouvoir et de réprimer la lutte pour
le pouvoir menée par la classe ouvrière.
Le fait même que le KMT soit contraint de
s’allier avec le PCC reflétait la faiblesse intrinsèque de la bourgeoisie.
L’opportunisme stalinien permit aux dirigeants du KMT de parader sans être
contestés devant les masses en se présentant comme des
« révolutionnaires » et des « socialistes » et ils
saisirent cette opportunité à pleines mains. Au Sixième plénum du Comité
exécutif de l’Internationale communiste (CEIC) en février 1926, Staline intégra
officiellement le Kuo-Min-Tang comme une section « sympathisante » du
Komintern et installa Tchang Kaï-chek au présidium du Komintern comme président
« à titre honorifique ».
Les dirigeants du KMT prirent une apparence
révolutionnaire précisément à cause de la puissance de l’attrait que suscitait
le PCC. En 1920, le PCC se réduisait pour l’essentiel à un petit cercle
d’intellectuels, en 1927 le parti était à la tête de près de trois millions
d’ouvriers de l’industrie, des mines et du rail — soit la plus grande partie de
la population ouvrière, de taille relativement réduite, mais concentrée. En
1922, le PCC n’avait que 130 membres. Cinq ans plus tard, le parti, en incluant
son mouvement de jeunesse, la Ligue de la jeunesse communiste, avait atteint
les 100 000 membres. En 1923, lorsque le PCC commença à créer des
associations paysannes, il n’avait le soutien que de 100 000 fermiers
cantonais ; en juin 1927, ce nombre atteignait 13 millions dans les deux
provinces de Hunan et Hubei. De plus, des groupes importants de soldats,
atteignant les dizaines de milliers, étaient bien disposés à l’égard du
mouvement révolutionnaire. Mais le parti maintenait une politique conservatrice
destinée à contenir ces masses radicalisées, de façon à conserver son alliance
avec la bourgeoisie libérale.
Une manifestation de marins et d’ouvriers à Hong Kong en 1922
La transformation par Staline du PCC en un
appendice du KMT ouvrait la porte à de graves menaces vis-à-vis du parti au
moment où le KMT prenait un tournant inévitable dans le sens de l’opposition au
mouvement révolutionnaire. Le 20 mars 1926, Tchang réalisa un coup de force
afin de resserrer son emprise sur le KMT. Il ne renversa pas seulement la
dénommée « aile gauche » de la direction du KMT, mais procéda
également à l’arrestation de 50 personnalités communistes et plaça tous les
conseillers soviétiques en résidence surveillée. Il désarma le Comité de grève
de Canton — Hong Kong et s’établit de facto comme dictateur militaire au
Guangzhou.
Après une réaction initiale de choc et de
confusion, Staline décida rapidement de maintenir la vieille politique. Il
s’opposa à nouveau à une nouvelle tentative de la direction du PCC de quitter
le KMT. Toutes les nouvelles du coup de force de Tchang furent étouffées dans
la presse soviétique et dans celle du Komintern ou minimisées comme étant de la
propagande impérialiste. Staline accepta les mesures hostiles prises par Tchang
et limitant les adhésions de membres du PCC à un maximum d’un tiers de
n’importe quel comité du KMT.
Au moment même où Tchang faisait ouvertement
la démonstration de ses intentions contre-révolutionnaires, Staline appuyait
avec enthousiasme son projet militaire de lancer une expédition dans le Nord
contre les seigneurs de la guerre. Au nom du soutien à l’effort de guerre du
KMT, la grève de 16 mois à Canton – Hong Kong qui avait ébranlé l’impérialisme
britannique fut arrêtée et toute lutte indépendante des ouvriers et paysans
interdite.
Trotsky engagea une lutte politique
systématique contre la politique stalinienne chinoise. En septembre 1926,
Trotsky conclut que le PCC devait quitter immédiatement le KMT. « Le
mouvement vers la gauche des masses ouvrières chinoises », écrivait-il,
« est un fait aussi assuré que le mouvement vers la droite de la
bourgeoisie chinoise. Dans la mesure où le Kuo-Min-Tang a été établi sur
l’union politique et organisationnelle des ouvriers et de la bourgeoisie, il
doit maintenant éclater sous l’effet des tendances centrifuges de la lutte des
classes. Il n’y a pas actuellement de formules politiques magiques ou des
stratagèmes tactiques astucieux possibles pour contrecarrer ces tendances et il
n’y en aura pas davantage à l’avenir.
« La participation du PCC au
Kuo-Min-Tang était parfaitement correcte durant la période où le PCC était un
cercle de propagande qui se préparait seulement à une activité politique future
indépendante mais qui, en même temps, cherchait à prendre part à la
lutte de libération nationale en cours. Au cours des deux dernières années, on
a pu voir le développement d’une puissante vague de grèves parmi les ouvriers
chinois… Cette situation confronte le PCC à la tâche de passer de l’état de
préparation où il se trouve actuellement à une étape plus avancée. Sa tâche
politique immédiate doit maintenant consister à lutter pour une direction
résolument indépendante de la classe ouvrière en éveil — non pas bien sûr dans
le but de soustraire la classe ouvrière du cadre de la lutte
nationale-révolutionnaire, mais pour lui assurer le rôle, non seulement du
combattant le plus résolu, mais aussi celui de dirigeants ayant une prédominance
dans la lutte des masses chinoises. » (Leon
Trotsky on China, Monad Press, New York, 1978, p. 114, traduit de
l’anglais).
L’analyse de Trotsky fut confirmée par les
évènements. Au lieu de développer une perspective prolétarienne indépendante,
le PCC consacra son énergie à soutenir l’expédition du Nord de Tchang contre
les seigneurs de la guerre en appelant les ouvriers et les paysans à soutenir
l’Armée nationale révolutionnaire. Les masses fournirent des renseignements et
établirent des unités de guérilla pour interrompre le transport et pour saboter
l’approvisionnement à l’arrière des lignes ennemies. Sans ce soutien populaire
et l’héroïsme exceptionnel des commandants communistes de l’armée, Tchang
Kaï-chek n’aurait pas pu, comme il le fit, atteindre la vallée du fleuve du
Yangtsé en moins de quatre mois. (Consulter la carte de l’expédition du Nord)
L’Armée nationale révolutionnaire entre à Wuhan en 1927
Cependant, les tensions de classes allaient
vers l’explosion étant donné que les victoires militaires du KMT étaient
considérées par les masses chinoises seulement comme le début de la révolution.
Lorsque le corps expéditionnaire libéra Hunan, par exemple, quatre millions de
paysans affluèrent dans des associations paysannes en seulement cinq mois et un
demi-million d’ouvriers rejoignirent l’Union générale du Travail dirigée par le
PCC. Au Wuhan, un centre industriel majeur de la vallée du Yangtsé, 300 000
ouvriers formèrent l’Union générale de Hubei, sous la direction du PCC. De
plus, le mouvement de masse se radicalisait rapidement. Les ouvriers prirent
spontanément le contrôle des concessions britanniques à Hankou. Le mouvement
paysan évolua, commençant par demander des réductions du prix des fermages pour
en arriver à des luttes armées pour expulser les propriétaires terriens.
Avril 1927 : Le
coup de Shanghai
Alors que les masses se soulevaient, Tchang
Kaï-chek évoluait rapidement vers le camp de la grande entreprise, des
compradores et des représentants de l’impérialisme dans l’Est de la Chine, pour
supprimer la révolution. Moscou proclamait que l’évolution droitière de Tchang
pouvait être contrecarrée en reconstruisant la « gauche » autour de
Wang Ching-wei à la direction centrale du KMT, désormais située au Wuhan.
Cependant, le désaccord entre la gauche et la droite du KMT était purement
tactique. Les deux étaient d’accord pour établir un gouvernement bourgeois
« national ». Leurs désaccords portaient essentiellement sur des
questions de stratégie militaire, de partage du pouvoir et, le plus important,
sur quand et comment rompre l’alliance du KMT avec le parti communiste.
En dépit des protestations vides de sens
adressées par Tchang à Staline qu’il n’établirait pas la domination bourgeoise
en Chine, une épreuve de force était inévitable alors que les armées du KMT
approchaient de Shanghai — le centre économique du pays avec une classe
ouvrière importante et radicalisée.
Le PCC tenta de prendre le contrôle de la
ville avant l’arrivée des troupes du KMT, mais la politique de Staline d’éviter
un conflit « prématuré » avec Tchang Kaï-chek et de maintenir le
« bloc des quatre classes » sapa et finit par étrangler cette
initiative. Les ouvriers de Shanghai prirent le pouvoir, seulement pour le
rendre à la bourgeoisie et faire face ensuite à la furie meurtrière des gangs
de voyous de Tchang.
Sous la pression de la montée des luttes de
masse, la direction du PCC lança un appel à briser la barrière entre les tâches
nationales démocratiques et la révolution socialiste. Le parti fit appel à la
classe ouvrière pour accomplir « sur le champ » la révolution
chinoise, en « concentrant le rail, le transport maritime, les mines et la
grande industrie sous le contrôle de l’Etat et en procédant à la transition
vers le socialisme » (History of Sino-Soviet Relations 1917-1991,
Shen Zhihua, Xinhua Press, p31, traduction de l’anglais).
Hostile à toute tentative par le PCC de
violer sa théorie des « deux étapes », Staline réduisit cette
initiative révolutionnaire dans la deuxième moitié de mars 1927 en émettant les
ordres suivants :
1) pas de prise de pouvoir des concessions
étrangères à Shanghai de façon à éviter une intervention impérialiste ;
2) manœuvrer entre l’aile gauche et l’aile
droite du KMT, s’abstenir de toute opposition envers l’armée, et préserver les
forces du PCC ;
3) le PCC devait se préparer à des luttes
armées, mais devait dissimuler ses armes pour l’instant compte tenu de ce que
l’équilibre des forces était défavorable à la classe ouvrière.
La marche victorieuse des travailleurs de Shanghai après l’insurrection armée
Ces directives permirent que ce qui se
présentait comme une situation révolutionnaire exceptionnellement favorable se
transforma en un désastre meurtrier. Le 21 mars 1927, le PCC organisa une
insurrection armée, soutenu par une grève générale de 800 000 ouvriers de
Shanghai. La classe ouvrière écrasa les forces des seigneurs de la guerre et
pris le contrôle de la ville, à l’exception des concessions étrangères.
Toutefois, le PCC fut empêché par la politique stalinienne d’établir un
gouvernement des ouvriers et au lieu de cela forma un gouvernement
« provisoire » qui incluait des dirigeants de la bourgeoisie. Sa
tâche principale n’était pas de faire avancer les intérêts de la classe
ouvrière, mais d’accueillir Tchang Kaï-chek et ses troupes.
Tchang Kaï-chek resta volontairement à
l’extérieur de Shanghai pendant des semaines pour laisser les ouvriers
s’épuiser dans le combat contre les seigneurs de la guerre, pendant qu’il
planifiait son coup de force en collaboration avec les grands entrepreneurs de
Shanghai et des gangsters, ainsi qu’avec les puissances impérialistes. Le
complot de Tchang n’était pas un secret pour la direction du PCC, qui avait
déduit des évènements que la classe ouvrière de Shanghai devait s’armer et se
tourner vers des soldats sympathisants à l’intérieur de la deuxième et de la
sixième armée du KMT.
Cependant le 31 mars, le Komintern, en accord
avec l’injonction de Staline d’éviter un conflit « prématuré »
adressa un télégramme à Shanghai ordonnant au PCC de donner l’instruction à des
milliers d’ouvriers armés de cacher leurs armes. L’un des dirigeants du PCC,
Luo Yinong dénonça avec colère cet ordre comme « une politique
suicidaire ». Le PCC fut quoi qu’il en soit contraint d’obéir.
Trotsky et l’opposition de gauche avertirent
sans relâche du danger et appelèrent à la formation de soviets en tant
qu’organes indépendants du pouvoir des masses ouvrières. Mais le 5 avril, lors
d’un discours tristement célèbre dans la Salle des colonnes à Moscou, Staline
insista pour dire que le PCC devait maintenir son bloc unitaire avec Tchang.
« Tchang Kaï-chek se soumet à la
discipline. Le Kuo-Min-Tang est un bloc, une sorte de parlement
révolutionnaire, avec la droite, la gauche et les communistes. Pourquoi faire
un coup d’Etat ? Pourquoi écarter la droite alors que nous avons la
majorité et quand la droite nous écoute ?... En ce moment nous avons
besoin de la droite. Elle a des personnes compétentes, qui dirigent toujours
l’armée et la conduise contre les impérialistes. Tchang Kaï-chek n’a peut-être
pas de sympathie pour la révolution mais il dirige l’armée et ne peut faire
autrement que de la diriger contre les impérialistes. En outre, les gens de la
droite sont en relation avec le général Chang Tso-lin [le seigneur de la guerre
mandchou] et savent très bien comment les démoraliser et les amener à passer du
côté de la révolution, avec armes et bagages, en évitant tout conflit. Ils sont
aussi en rapport avec les riches marchands et peuvent lever des fonds chez eux.
Aussi il faut savoir les utiliser à cette fin, les presser comme des citrons et
ensuite s’en débarrasser » ((The Tragedy of the Chinese Revolution,
Harold R. Isaacs, Stanford University Press, 1961, p. 162, traduit de l’anglais).
Peloton d'exécution de Tchang décapitant un ouvrier communiste
Le 12 avril, seulement une semaine après le
discours de Staline, Tchang frappa, envoyant des gangs de voyous détruire
l’Union générale du Travail de la ville. Le jour suivant, le PCC appela à une
grève qui rassembla 100 000 ouvriers, mais Tchang Kaï-chek répondit avec
des troupes et des fusils automatiques, massacrant des centaines de personnes.
Au cours du règne de « terreur blanche » des mois suivants, des
milliers d’ouvriers communistes furent assassinés, non seulement à Shanghai,
mais dans d’autres villes sous le contrôle de Tchang.