Des
reporters du WSWS à Paris se sont entretenus avec des manifestants qui
défilaient contre les coupes dans les retraites imposées par le président Nicolas
Sarkozy lors de la journée d'action du 19 octobre, organisée par les syndicats.
Une partie de la manifestation parisienne
C'était
la sixième journée d'action nationale depuis le 7 septembre et elle s'est
déroulée dans le contexte d'un mouvement de grève des travailleurs de
l'énergie et des transports, ainsi que des lycéens. La manifestation parisienne
a réuni 330 000 travailleurs selon les chiffres des syndicats.
Les
travailleurs qui ont parlé au WSWS ont exprimé leur volonté d'élargir la lutte
sociale contre le gouvernement, soulignant le fait qu'ils s'opposaient à toute
une série de mesures qui dépassaient de loin les coupes de Sarkozy dans les
retraites.
Milena,
qui travaille dans une crèche et est syndiquée à la CGT (Confédération générale
du travail) était venu manifester contre les coupes car sur son « lieu de
travail, il y a de gros problèmes de manque de personnel. »
Interrogée
sur ce qu'elle pensait des syndicats, elle a répondu: « C'est vrai que
pour le moment les syndicats sont mal organisés. Ils ne sont pas dynamiques,
pas mobilisés contre les réformes. »
Les cheminots dans la manifestation parisienne
Interrogée
sur ce qu'elle pensait de l'argument selon lequel le Parti socialiste (PS),
parti bourgeois de « gauche » pourrait défaire les coupes de Sarkozy
s'il revenait au pouvoir, ce que prétendent le secrétaire de la CGT Bernard
Thibault et les soi-disant partis d' « extrême-gauche » tel le
Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, elle a dit: « Si
le PS revient au pouvoir, je ne crois pas qu'il reviendra sur la réforme. C'est
toujours pareil, je ne crois pas le PS. »
Elle a dit
qu'il fallait organiser une action de grande envergure: « Le seul moyen
d'arrêter la réforme c'est de bloquer tout le pays. Les gens ne sont pas
encore prêts à le faire, mais je crois que ce qu'il faut, c'est une grève
générale. »
l'UNEF(Union nationale des étudiants de France) et l'UNL (Union nationale lycéenne )
Billant
qui travaille dans le secteur de l'environnement s'est dit déçu qu'une grève
plus large ne soit pas organisée dans son entreprise. Il a expliqué que le fait
qu'il n'y ait pas de caisse de grève y était pour beaucoup: « Je comprends
que certains grévistes ne puissent pas continuer la grève. Ca revient cher.
C'est très difficile quand on a une famille et des enfants. »
Il a dit
que la grève actuelle était une lutte large: « Les gens ne manifestent pas
juste pour les retraites mais contre tous les problèmes sociaux, le manque de
soutien pour l 'éducation et tout le reste. »
Il a
critiqué le gouvernement qui ne tient pas compte de l'opinion publique:
« Le gouvernement ne veut pas reculer sur la réforme. Je crois qu'il fait
une erreur... On est dans une impasse; une fois de plus le gouvernement ne veut
pas écouter la rue. Mais nous sommes prêts à rester là pour un bon moment s'il
le faut. »
Il a
ajouté: « On a les moyens de mener une lutte plus dure, par exemple avec
la grève dans les raffineries, [le premier ministre, François] Fillon prétend
qu'il y a encore de l'essence, moi, je ne le crois pas. Ils disent ça pour
décourager les grévistes. »