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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Des travailleurs parisiens parlent avec le WSWS lors de la journée d'action du 19 octobre

Par Kumaran Ira
23 octobre 2010

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Des reporters du WSWS à Paris se sont entretenus avec des manifestants qui défilaient contre les coupes dans les retraites imposées par le président Nicolas Sarkozy lors de la journée d'action du 19 octobre, organisée par les syndicats.

Une partie de la manifestation parisienne

C'était la sixième journée d'action nationale depuis le 7 septembre et elle s'est déroulée dans le  contexte d'un mouvement de grève des travailleurs de l'énergie et des transports, ainsi que des lycéens. La manifestation parisienne a réuni 330 000 travailleurs selon les chiffres des syndicats.

Les travailleurs qui ont parlé au WSWS ont exprimé leur volonté d'élargir la lutte sociale contre le gouvernement, soulignant le fait qu'ils s'opposaient à toute une série de mesures qui dépassaient de loin les coupes de Sarkozy dans les retraites.

Milena, qui travaille dans une crèche et est syndiquée à la CGT (Confédération générale du travail) était venu manifester contre les coupes car sur son « lieu de travail, il y a de gros problèmes de manque de personnel. »

Interrogée sur ce qu'elle pensait des syndicats, elle a répondu: « C'est vrai que pour le moment les syndicats sont mal organisés. Ils ne sont pas dynamiques, pas mobilisés contre les réformes. »

Les cheminots dans la manifestation parisienne

Interrogée sur ce qu'elle pensait de l'argument selon lequel le Parti socialiste (PS), parti bourgeois de « gauche » pourrait défaire les coupes de Sarkozy s'il revenait au pouvoir, ce que prétendent le secrétaire de la CGT Bernard Thibault et les soi-disant partis d' « extrême-gauche » tel le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, elle a dit: « Si le PS revient au pouvoir, je ne crois pas qu'il reviendra sur la réforme. C'est toujours pareil, je ne crois pas le PS. »

Elle a dit qu'il fallait organiser une action de grande envergure: « Le seul moyen d'arrêter la réforme c'est de  bloquer tout le pays. Les gens ne sont pas encore prêts à le faire, mais je crois que ce qu'il faut, c'est une grève générale. »

l'UNEF(Union nationale des étudiants de France) et l'UNL (Union nationale lycéenne )

Billant qui travaille dans le secteur de l'environnement s'est dit déçu qu'une grève plus large ne soit pas organisée dans son entreprise. Il a expliqué que le fait qu'il n'y ait pas de caisse de grève y était pour beaucoup: « Je comprends que certains grévistes ne puissent pas continuer la grève. Ca revient cher. C'est très difficile quand on a une famille et des enfants. »

Il a dit que la grève actuelle était une lutte large: « Les gens ne manifestent pas juste pour les retraites mais contre tous les problèmes sociaux, le manque de soutien pour l 'éducation et tout le reste. »

Il a critiqué le gouvernement qui ne tient pas compte de l'opinion publique: « Le gouvernement ne veut pas reculer sur la réforme. Je crois qu'il fait une erreur... On est dans une impasse; une fois de plus le gouvernement ne veut pas écouter la rue. Mais nous sommes prêts à rester là pour un bon moment s'il le faut. »

Il a ajouté: « On a les moyens de mener une lutte plus dure, par exemple avec la grève dans les raffineries, [le premier ministre, François] Fillon prétend qu'il y a encore de l'essence, moi, je ne le crois pas. Ils disent ça pour décourager les grévistes. »

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