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Moyen-OrientLes Etats-Unis et l'Union européenne imposent
d'autres sanctions à l'Iran
Par Peter Symonds
22 juin 2010
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Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont intensifié le pression sur
l'Iran et ses programmes nucléaires en imposant cette semaine d'autres
sanctions en plus de celles qui avaient été adoptées la semaine dernière
dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces derniers gestes
pavent la voie à un affrontement encore plus sérieux avec l'Iran, qui a
dénoncé la dernière résolution de l'ONU comme étant illégale.
L'administration Obama insiste depuis des mois pour obtenir l'appui de la
Chine et de la Russie, tous deux des membres permanents ayant droit de veto
au Conseil de sécurité de l'ONU, dans une quatrième résolution onusienne
contre l'Iran. Moscou et Pékin ont finalement accepté après amendements pour
faire en sorte que leurs propres intérêts économiques en Iran n'allaient pas
être affectés. La résolution a été adoptée le 9 juin à 12 votes contre 2, le
Brésil et la Turquie s'y opposant et le Liban choisissant l'abstention.
Du point de vue de la Maison-Blanche, le vote de l'ONU n'était qu'une
première étape dans la campagne de sanctions unilatérales imposées à l'Iran
par les Etats-Unis et ses alliés. En coulisses, les Etats-Unis ont déjà
rencontré plusieurs pays d'Europe et d'ailleurs, dont l'Australie et le
Japon, pour élaborer une stratégie. La dernière résolution était cruciale
car plusieurs membres de l'UE auraient exigé son adoption pour justifier
l'imposition de nouvelles sanctions.
L'appui de l'UE, plus important partenaire commercial de l'Iran, était
essentiel à l'administration Obama pour pouvoir resserrer l'étau économique
autour de l'Iran. A un sommet de l'UE jeudi, les dirigeants européens se
sont mis d'accord pour établir de nouvelles et âpres mesures, dont
l'interdiction d'importation de technologie de raffinage et de liquéfaction
du gaz naturel. Les mesures vont aussi s'en prendre au commerce, à la
finance, au transport, au banques iraniennes et aux membres des Gardiens de
la révolution islamique en Iran (IRGC). Les détails finaux des sanctions
seront déterminés d'ici le 26 juillet.
Les embargos sur les technologies du pétrole et du gaz sont
particulièrement sévères, considérant que l'économie iranienne et les
finances gouvernementales dépendent beaucoup des exportations d'énergie.
L'Iran est forcé d'importer environ le tiers de ses besoins en essence en
raison de sa faible capacité de raffinage. De plus, les infrastructures du
réseau énergétique du pays ont un besoin criant d'investissements et les
sanctions de l'UE vont rendre ces améliorations pressantes encore plus
difficile à effectuer.
L'administration Obama soutient ne pas vouloir s'en prendre à la
population iranienne, mais les dernières sanctions, dirigées contre les
secteurs financiers, bancaires et énergétiques, ne feront qu'aggraver les
problèmes économiques du pays et auront un impact majeur sur les
travailleurs ordinaires. Le taux de croissance économique de l'Iran n'était
qu'à 1,8 pour cent l'an dernier. Le taux de chômage se situait à 11,9 pour
cent en mars et l'inflation, à 9,8 pour cent. Selon le service de la
statistique iranien, plus de 10 millions de personnes, sur une population de
73 millions, vivent dans la « pauvreté absolue » et 30 millions, dans la
« pauvreté relative ».
Les Etats-Unis ont annoncé d'autres sanctions contre l'Iran mercredi,
mettant à l'index des sociétés comme la Banque postale d'Iran, la firme
d'ingénierie Javedan Mehr Toos et cinq entités qui seraient supposément des
façades pour les plus importantes sociétés de marine marchande d'Iran. De
hauts commandants de l'IRGC et de la force paramilitaire Basij Resistance
Force ont aussi été la cible de sanctions. Les compagnies américaines ont
l'interdiction de faire affaire avec les compagnies et les individus
désignés, et les actifs de ceux-ci se trouvant aux Etats-Unis sont gelés.
Le Congrès américain prépare cependant des mesures encore plus sévères
pour stopper complètement toute exportation d'essence. La nouvelle loi
pénaliserait toute compagnie, américaine ou étrangère, qui vendrait de
l'essence à l'Iran. La plupart des grandes sociétés de l'énergie seront
forcées de s'y conformer, considérant que leurs intérêts d'affaires sont
beaucoup plus développés aux Etats-Unis. Même la menace de sanctions sur
l'essence a incité de grandes sociétés et commerçants de pétrole, tels que
BP, Royal Dutch Shell, Reliance Industries, Vitol Group et Glencore
International, à se retirer du marché iranien dans les derniers mois.
Le président Obama doit encore donner son accord à la législation, ce qui
aurait des répercussions d'une portée considérable. Cela viendrait non
seulement intensifier la crise économique et sociale en Iran, mais
exacerberait en plus les tensions entre les grandes puissances, tout
particulièrement celles entre les Etats-Unis et la Chine. Comme l'a indiqué
un article paru dans le Wall Street Journal, même si les grandes
sociétés cessaient de vendre, l'Iran serait probablement en mesure de
s'approvisionner en essence à travers un réseau de petites compagnies
n'ayant aucune attache avec les Etats-Unis. De tels achats seraient
toutefois à prix beaucoup plus élevés, entraînant des pénuries et accélérant
l'inflation au pays.
Si la législation était utilisée dans le but de pénaliser les entreprises
chinoises qui vendent du pétrole à l