Le
Parti de l'égalité socialiste (PES) en appelle à tous les
travailleurs et aux jeunes pour qu'ils soutiennent nos candidats et
participent activement à la campagne du parti aux élections
législatives du 8 avril. Le PES présente des listes aux élections
dans les districts de Colombo, Jaffna, Nuwara Eliya et Galle.
Le PES
est le seul parti à présenter un programme pour défendre les
conditions de vie et les droits démocratiques des travailleurs.
Nous attirons l'attention sur le fait que les travailleurs sont
confrontés à un désastre social et économique à moins qu'ils ne
rompent avec les partis capitalistes, se mobilisent indépendamment
et commencent à lutter pour un gouvernement ouvrier et paysan et
une politique socialiste.
L'establishment
politico-médiatique essaie de bercer les électeurs dans un faux
sentiment de sécurité en dissimulant l'étendue de la crise
économique actuelle et le degré d'avancement des mesures d'état
policier prises par le gouvernement. Une fois les élections
terminées, le président Mahinda Rajapakse lancera une attaque
contre le niveau de vie des travailleurs et fera taire brutalement
toute opposition.
Rajapakse
a affirmé faussement que la fin de la guerre contre les tigres de
libération tamouls (LTTE) amènerait une nouvelle ère de paix et
de prospérité. En fait, les difficultés économiques et
politiques de l'île n'ont fait que s'intensifier après la défaite
du LTTE. Elles se trouvent en conjonction avec la nouvelle étape de
la crise économique mondiale.
En
2008-09, au cours de la pire crise financière depuis les années
1930, les gouvernements du monde entier ont pris à leur compte des
milliers de milliards de dollars de dettes privées par
l'intermédiaire des renflouements, des mesures de stimulation, et
des garanties financières. Maintenant l'élite du monde des
affaires exige que ces dettes massives soient mises sur le dos des
travailleurs.
Le
centre d'intérêt immédiat est la Grèce, où le capital financier
insiste pour que le gouvernement Papandréou réduise les salaires,
repousse l'âge de la retraite, augmente les taxes, réduise les
dépenses d'éducation, de santé et d'aides sociales - bref,
appauvrisse la classe ouvrière - pour payer pour la spéculation
et l'arnaque de l'aristocratie financière mondiale. La Grèce en
revanche, n'est qu'un cobaye pour l'application de ce programme à
toute l'Europe et au-delà.
Ces
mêmes processus sont déjà à l'ouvre depuis longtemps au Sri
Lanka. Le président Rajapakse a fortement emprunté pour cette
guerre, ce qui a entraîné le doublement de la dette
gouvernementale à 4100 milliards de roupies (26,63 milliards
d'euros), soit 86 pour cent du PIB entre 2005 et 2009. L'année
dernière, le déficit budgétaire avait gonflé jusqu'à 9,7 pour
cent du PIB. Le gouvernement est maintenant sous la pression du FMI
pour qu'il se conforme à ses engagements et réduise son déficit
budgétaire de moitié pour l'année prochaine.
Rajapakse
présente une image complètement fausse d'une économie qui serait
sur le point de devenir la prochaine « merveille de l'Asie. » Il a
retardé le vote du budget pour ne pas appliquer tout de suite les
mesures les plus dures du FMI. Mais une fois les élections
terminées, il dévoilera un budget qui fera lourdement porter le
fardeau sur la classe ouvrière.
Actuellement,
plus de la moitié des dépenses de gouvernement sont constituées
de deux choses - le service de la dette, qui consomme 35 pour
cent, et la défense, qui compte pour 21 pour cent. Le gouvernement
ne peut pas réduire le premier poste et ne réduira pas le second.
Cela signifie que toute l'étendue des réductions portera sur les
allocations, l'éducation, la santé, les aides sociales, ainsi que
sur les emplois du secteur public et les salaires, résultant en une
baisse dramatique de tous les niveaux de vie.
Les
partis d'opposition ne présentent aucune orientation différente.
Le United National Party
(UNP) et le JVP (Janatha Vimukthi Peramuna
- Front populaire de libération) mettent en avant la fiction
populiste que la « corruption du gouvernement » serait seule
responsable des difficultés économiques actuelles. Ils dissimulent
la situation réelle car ils partagent l'avis du gouvernement selon
lequel, il n'y a pas d'autre choix que de faire payer la classe
ouvrière pour les conditions économiques qui s'aggravent.
Des
atteintes aux droits démocratiques
Appliquer
la même solution qu'en Grèce au Sri Lanka entraînera une
confrontation avec la classe ouvrière et Rajapakse s'y prépare
comme il faut. Au cours de cette guerre, le gouvernement, assisté
par les syndicats, a supprimé les luttes des travailleurs au nom de
la « sécurité nationale ». Maintenant, Rajapakse se livre à une
« guerre économique » pour « construire la nation » en se
servant des mêmes mesures répressives. Lorsque la colère montait
parmi les travailleurs des plantations l'année dernière, dans les
ports, les hôpitaux et d'autres secteurs, il a déployé des
troupes contre les grévistes et utilisé l'état d'urgence pour
interdire les actions syndicales.
Pour
mener la guerre civile, des gouvernements successifs à Colombo ont
érigé un vaste appareil d'état policier. Rajapakse est allé
encore plus loin, se servant de ses pouvoirs exécutifs pour réduire
le Parlement au rôle d'une chambre d'enregistrement et agir de plus
en plus par le truchement d'une cabale politico-militaire qui a
violé la constitution et fait fi des tribunaux. Sous son régime,
des escadrons de la mort ont assassiné ou « fait disparaître des
centaines de gens en tout impunité. Après la défaite du LTTE,
l'armée a illégalement emprisonné 280 000 civils tamouls dans des
« village de secours ». Des méthodes similaires seront utilisées
contre les travailleurs lorsqu'ils chercheront à défendre leur
niveau de vie et leurs droits démocratiques.
La
campagne électorale actuelle se déroule dans un climat
d'intimidation et de violence dirigée contre les politiciens
d'opposition, les critiques des médias et les syndicalistes. Après
l'élection présidentielle de janvier, le gouvernement a arrêté
le candidat de l'opposition Sarath Fonseka et des dizaines de ses
partisans sur la base d'accusations vagues et non démontrées selon
lesquelles l'ex-général préparerait un coup d'état. Rajapakse
fait maintenant campagne pour les élections parlementaires pour une
majorité des deux tiers qui lui permettrait de changer la
constitution et d'asseoir son pouvoir autocratique.
L'UNP
et le JVP se présentent comme des défenseurs des droits
démocratiques. Mais ils ne demandent pas la relaxe immédiate des
milliers de jeunes Tamouls retenus comme « suspectés de faire
partie du LTTE » ou la fermeture des « villages de secours » de
l'armée et des camps de détention. Comme le gouvernement, les
partis d'opposition sont embourbés dans le chauvinisme anti-tamoul.
Ils ont soutenu la guerre criminelle de Rajapakse, ainsi que les
crimes de guerre de l'armée et des violations manifestes des droits
démocratiques.
Les
disputes âpres entre le gouvernement et les partis d'opposition ne
concernent que des questions purement tactiques, en particulier la
politique étrangère. L'Asie du Sud est de plus en plus prise dans
les rivalités entre grandes puissances. Les États-Unis mènent des
guerres néo-coloniales en Irak et en Afghanistan et une guerre par
Etat interposé au Pakistan pour asseoir leur domination dans les
régions riches en ressources énergétiques du Moyen-Orient et de
l'Asie Centrale. La Chine cherche à contrer les États-Unis dans
toutes les sphères, y compris la protection de ses routes
commerciales vitales à travers l'Océan indien.
La
volte-face de Rajapakse en faveur de la Chine pour obtenir une
assistance diplomatique financière et militaire a provoqué une
inquiétude montante à Washington. Un rapport du Sénat américain
de l'année dernière déclarait que les États-Unis ne pouvaient
pas se permettre de « perdre le Sri Lanka », qui occupe une
position stratégique dans l'Océan indien. Alors que Rajapakse
penche vers la Chine, l'UNP est favorable aux alliés traditionnels
du pays - les États-Unis et l'Europe. Avec l'approfondissement de
la crise économique mondiale, le Sri Lanka - comme l'Afghanistan,
le Pakistan et l'Irak - risque d'être balayé par des rivalités
encore plus grandes, des conflits et la guerre.
Mettre
fin à la paralysie politique
Comme
leurs frères et sours de classe en Asie du Sud et partout
ailleurs, les travailleurs du Sri Lanka doivent faire face à de
grands périls. La classe dirigeante a un programme de guerre de
classe, mais la classe ouvrière est politiquement paralysée. Les
travailleurs restent liés à des partis politiques et des
organisations qui défendent le système capitaliste et qui imposent
des atteintes aux niveaux de vie et aux droits démocratiques. Les
partis ouvertement bourgeois - cingalais et tamouls - sont
assistés par les syndicats et les ex-gauchistes du Nava
Sama Samaja Party(NSSP
- ) et l'United Socialist Party (USP),
qui cherche à duper la classe ouvrière.
Il est
temps de tirer des leçons politiques nettes. Au cours des trois
décennies passées, la perfidie des syndicats - qu'ils soient
liés aux partis politiques ou soit disant indépendants - n'a
fait que se creuser. Dans toutes les luttes des quatre dernières
années, chaque syndicat a fonctionné pour imposer les diktats du
gouvernement Rajapakse et du monde des affaires. Si les syndicats
progouvernementaux l'ont fait directement, les syndicats «
d'opposition » ont servi de valves de sécurité pour contenir et
dissiper la colère des travailleurs. Au coeur de leur
perspective, il y a la défense du capitalisme Sri Lankais et le
maintien de la « Compétitivité internationale» des grandes
entreprises sri lankaises.
Il est
d'une importance cruciale que les travailleurs tamouls et la
jeunesse comprennent que la défaite du LTTE n'était pas due en
premier lieu à ses tactiques militaires, mais à sa faillite
politique. Les gouvernements successifs à Colombo, qui ont nourri
la haine anti-tamoule pour diviser la classe ouvrière, sont
responsables des 26 années de guerre. Mais le programme du LTTE
d'établir un Etat capitaliste tamoul séparé ne représentait que
les intérêts de la bourgeoisie tamoule, pas des masses tamoules.
Le LTTE a été organiquement incapable de faire un quelconque appel
de classe à la seule force sociale qui pourrait défendre les
droits démocratiques des Tamouls - la classe ouvrière du Sri
Lanka, d'Asie du Sud et de par le monde.
L'alliance
nationale tamoule (TNA), qui a fonctionné comme le porte-parole du
LTTE durant la guerre, s'est fracturée en quatre parties -
cherchant toutes à se réintégrer dans l'establishment
politique de Colombo. Alors que certains parlementaires du TNA ont
rejoint le gouvernement Rajapakse, le TNA lui-même a soutenu
Fonseka - le général qui a mené la guerre contre Rajapakse -
aux élections présidentielles. Aucun d'eux n'a rompu avec les
politiques séparatistes tamoules qui ont pavé la voie à la
défaite du LTTE.
Le
rôle le plus dangereux est joué par le NSSP et l'USP, qui se
présentent à l'occasion comme socialistes mais fonctionnent comme
l'aile gauche des principaux partis bourgeois. Leur orientation
présente est vers l'UNP, promouvant ce parti de droite bourgeois
comme un défenseur des droits démocratiques. Les deux formations
ont rejoint la « plate-forme » de la liberté l'année dernière
pour faire des déclarations plates sur la défense de la
démocratie. Le NSSP a également formé une alliance avec une
formation issue du TNA dirigée par M.K. Sivajilingam, dont
l'orientation à droite est démontrée par son soutien au
suprématiste hindou Bharatiya Janatha
Party (BJP - Parti du peuple indien)
en Inde.
Pour
mettre fin à la paralysie politique présente il faut rompre
fondamentalement avec tous les partis de la classe dirigeante et
leurs appendices de gauche. La source commune de cette tendance à
la guerre et aux atteintes contre les droits démocratiques et le
niveau de vie des travailleurs du Sri Lanka et de ceux du reste du
monde, c'est le système capitaliste et sa division dépassée du
monde en Etats-nations capitalistes. La seule alternative est le
socialisme : la réorganisation rationnelle des vastes ressources de
l'économie mondiale pour répondre aux besoins pressants des
travailleurs, plutôt qu'aux profits de l'oligarchie financière et
des entrepreneurs.
C'est
la perspective sur laquelle le PES fait campagne pour mobiliser la
classe ouvrière afin qu'elle mène les masses rurales au pouvoir et
établisse un gouvernement ouvrier et paysan. Le PES lutte pour la
création d'une république Socialiste du Sri Lanka et de l'Eelam
comme partie d'une lutte menée par le Comité international de la
Quatrième Internationale (CIQI) pour une union des républiques
socialistes d'Asie du Sud et de par le monde.
Le PES
avance le programme suivant pour défendre le niveau de vie et les
droits démocratiques des travailleurs.
* Fin
de l'occupation militaire du Nord et de l'Est
Le PES demande le retrait
immédiat de toutes les forces de sécurité du Nord et de l'Est et
la libération de tous les détenus et prisonniers politiques. Ce
n'est qu'en s'opposant à toutes les formes de communautarisme et de
nationalisme que les travailleurs tamouls, cingalais et musulmans
pourront s'unir dans une lutte commune contre le pouvoir
capitaliste. Pour créer les bases d'un accord démocratique, le PES
en appelle à la réunion d'une assemblée constituante pour qu'elle
établisse une nouvelle constitution qui réglerait toutes les
questions démocratiques non réglées. Une telle assemblée doit
être organisée et élue par des travailleurs ordinaires, et
annuler toutes les lois répressives et discriminatoires pour
garantir des droits authentiquement démocratiques.
* Des
emplois stables et bien payés pour tous
Des
milliards de roupies doivent êtres allouées aux travaux publics,
pour créer des centaines de milliers d'emplois bien payés et
construire des logements, des écoles des hôpitaux publics, des
bâtiments culturels et de sport, des routes et un système
d'irrigation. Le PES propose une vaste extension des emplois par la
réduction de la semaine de travail à 30 heures, sans perte de
salaire et avec ceux-ci indexés sur le coût de la vie. Nous
voulons la fin du travail des enfants et de l'emploi des femmes et
des jeunes sur les postes de nuit.
* Une
éducation libre et de haute qualité
Actuellement,
le système d'éducation est affligé par les inégalités - les
enfants des zones ouvrières ou rurales sont mal équipés, les
écoles publiques sont en sous-effectif, alors que les fils et
filles des riches jouissent des moyens, des méthodes d'enseignement
et des technologies modernes dans les écoles privées. Le PES
défend la remise à niveau et l'extension des écoles publiques
pour fournir une éducation gratuite et de haute qualité, jusqu'au
niveau universitaire, à tous ceux qui souhaitent poursuivre leurs
études. Les institutions existantes doivent être améliorées pour
donner accès aux laboratoires scientifiques, aux ordinateurs et aux
derniers équipements audiovisuels, ainsi que des moyens pour le
sport et les arts.
* Pour
une couverture santé universelle
Des
milliers de gens meurent chaque année de maladies contre lesquelles
il existe des vaccins - la dengue, la malaria et la tuberculose -
tandis que de nouvelles maladies comme l'H1N1 et la grippe aviaire
se répandent. De plus en plus, ceux qui ont les moyens financiers
passent par des médecins et des cliniques privés, alors que les
masses dépendent d'un système de santé public largement
sous-financé. Le PES appelle au développement d'hôpitaux bien
équipés, correctement dotés en personnel, pour donner une
couverture santé gratuite, universelle et de haute qualité.
* Des
logements décents pour tous
De
nombreuses familles vivent dans des maisons insalubres sans les
services de base comme l'eau courante, l'électricité et des
toilettes convenables, et doivent faire face à des loyers en
augmentation et des expulsions de la part des propriétaires. Le PES
défend la construction de logements publics abordables dont le
loyer est plafonné, avec toutes les fonctions essentielles, de
façon à loger convenablement tout le monde.
* En
finir avec l'oppression des travailleuses
Les
femmes travailleuses sont condamnées par la pauvreté à supporter
le double fardeau des emplois mal payés et des tâches domestiques.
Elles se voient confier les tâches les plus ardues - dans les
usines de textiles, la récolte du thé ou du caoutchouc et autres
travaux agricoles. La crise économique mondiale a provoqué des
licenciements de dizaines de milliers de femmes dans le textile, et
des pertes d'emplois ou de revenus pour les femmes qui ont des
emplois de femmes de ménage ou d'ouvrières non qualifiées à
l'étranger.
Le PES
défend l'égalité de salaires et de conditions de travail pour les
travailleuses, y compris des crèches gratuites et de qualité et un
congé maternité avec maintien du salaire complet. Nous demandons
l'interdiction des discriminations fondées sur le sexe, y compris
en ce qui concerne les lois sur le mariage. L'avortement doit être
légalisé et gratuitement disponible pour toutes. Le PES s'efforce
de promouvoir un climat culturel éclairé, dans lequel les hommes
comme les femmes peuvent développer pleinement leurs talents et
leurs personnalités.
*
Aider les petits paysans
La
plupart des petits paysans n'ont pas de terres, et ce problème a
joué un rôle significatif dans l'éclatement de la guerre civile.
Les gouvernements successifs ont délibérément installé les
Cingalais pauvres sans terres dans des zones à majorité Tamoule,
au nord de la zone Wanni et à l'Est - ce qui a exacerbé les
tensions raciale. Avec la fin de la guerre, cette politique est
ressuscitée. Le PES demande la distribution des terres de l'Etat à
tous les petits fermiers, sans considération d'ethnie. Toutes les
dettes passées amassées par les fermiers pauvres et les pêcheurs
doivent être annulées, alors que les prêts, l'équipement
agricole, les engrais et autres produits utilisés, ou encore le
matériel de pêche doivent être fournis à des conditions
acceptables.
Pour
obtenir les ressources nécessaires à cette politique, nous
demandons la nationalisation de toutes les grandes banques et
institutions financières, et la transformation de toutes les
corporations industrielles majeures - y compris celles des zones
détaxées - en service publics sous contrôle démocratique. Nous
défendons l'annulation de toutes les dettes envers les banques
internationales pour lesquelles les travailleurs ne sont pas
responsables mais sont tout de même contraints de payer. Sans
briser l'étreinte des banques internationales, il est impossible de
réaliser les premiers pas pour réorganiser la vie économique dans
l'intérêt des travailleurs.
Les
travailleurs et les jeunes doivent commencer à prendre les choses
en main. Au cours de la dernière année de paye, les travailleurs
des plantations de la propriété Balmoral ont créé leur propre
comité d'action, avec l'assistance politique du PES et
indépendamment des syndicats. Leur action a représenté un premier
pas important de la classe ouvrière dans la rupture d'avec les
syndicats et la mobilisation pour une lutte politique contre le
système capitaliste et ses défenseurs.
Le PES
demande l'établissement de comités d'action indépendants sur les
lieux de travail, dans les quartiers, villes, et villages ouvriers,
pour défendre leurs droits. Ces organisations formeront la base
d'un mouvement politique de masse à travers lequel la classe
ouvrière pourra prendre le pouvoir à la tête des pauvres des
villes et des campagnes.
Surtout,
ce qui est nécessaire, c'est la construction d'un parti politique
qui éduquera, mobilisera et dirigera la classe ouvrière dans ses
luttes. Ce parti, c'est le PES, s'appuyant sur les grands principes
du socialisme international incarnés aujourd'hui par le Comité
international de la Quatrième Internationale.
Le
CIQI défend le programme sur lequel Lénine et Trotsky ont mené la
Révolution russe de 1917 : la révolution socialiste mondiale pour
libérer l'humanité de l'oppression capitaliste de classe. La
Quatrième Internationale a été fondée par Trotsky en 1938 pour
lutter contre les trahisons de la bureaucratie stalinienne, qui a
usurpé le pouvoir politique dans l'Union soviétique et défendue
la perspective anti-marxiste du « socialisme dans un pays », pour
défendre ses privilèges en tant que caste dirigeante émergente.
La confirmation finale de l'analyse et de l'opposition au Stalinisme
faite par le mouvement trotskyste est intervenue en 1991, lorsque
les staliniens ont renoncé au socialisme, rompu avec l'union
soviétique, et restauré le capitalisme.
Le PES
s'appuie sur l'héritage des représentants du prolétariat les plus
prévoyants, ceux qui ont poursuivi la lutte pour
l'internationalisme socialiste. Dans les années 1940, les
Trotskystes du Parti Bolchevique léniniste d'Inde (BLPI) se sont
implantés profondément dans les classes ouvrières d'Asie du Sud,
développant une perspective démocratique et socialiste pour la
classe ouvrière et les masses opprimées du sous-continent indien.
Le BLPI s'est uni au LSSP, dont l'entrée dans un gouvernement de
coalition bourgeois par la suite a constitué un coup puissant
contre le socialisme et l'unité du prolétariat sri lankais.
La
RCL, prédécesseur du PES, a été fondée en 1968 en tant que
section sri lankaise du CIQI au cours d'une lutte politique directe
contre la trahison du LSSP. Plus de quatre décennies après, la RCL
et le PES se sont opposés de manière intransigeante au
communautarisme bourgeois - l'institution du cingalais comme
langue officielle et du bouddhisme comme religion d'Etat, le
chauvinisme cingalais pseudo-populiste du JVP, et le séparatisme du
LTTE. La RCL/PES a été le seul parti qui se soit systématiquement
opposé à la guerre civile et qui ait demandé le retrait des
troupes du Nord et de l'Est. La lutte des classes reprenant de plus
belle à travers l'Asie du Sud et partout ailleurs, les leçons de
ces luttes seront des indications essentielles pour la classe
ouvrière.
La
construction du PES en tant que nouveau parti de masse de la classe
ouvrière sri lankaise est la tâche la plus urgente actuellement.
Nous incitons tous ceux qui soutiennent notre programme et notre
perspective à participer activement à notre campagne électorale.
Cela signifie aider à faire connaître nos candidats et nos
réunions, distribuer et discuter de nos documents électoraux et
donner l'audience la plus large au World
Socialist Web Site, publication
Internet du CIQI. Surtout, nous vous demandons de rejoindre et
construire le Parti de l'égalité socialiste et le parti de masse
de la classe ouvrière.