David O’Sullivan, le candidat du Parti de
l’Egalité socialiste, SEP, dans la circonscription d’Oxford Est, a
pris part à une tribune électorale tenue par l’Association des Parents
d’Elèves de l’école Cheney d’Oxford. Cheney est une école
secondaire qui accueille 1.500 élèves du secondaire. Environ 200 étudiants, des
parents et des enseignants étaient venus pour écouter les candidats.
David O’Sullivan (centre) avec une élève et un parent
Après de brèves déclarations faites par les six autres
candidats, O’Sullivan a souligné que les élections législatives étaient
une fraude politique. Comme le dit le manifeste du SEP : « Quelle que
soit la constitution du prochain gouvernement, son programme a déjà été
déterminé. Les institutions financières internationales, les grandes
entreprises et tous les partis officiels ont l'intention de faire payer aux
travailleurs une crise économique dont ils ne sont pas responsables. […]
La catastrophe financière qui est en train de se développer n'est pas juste un
revers temporaire, un incident de parcours dans une économie saine, mais
l'échec de tout un système, le système capitaliste. »
La première question de l’auditoire aux candidats
était sur la crise économique, « Quelle est d’après vous la base
d’une économie plus saine et plus stable à l’avenir ? »
Sushila Dhall des Verts et Steve Goddard du Parti libéral
démocrate ont proposé davantage d’investissement dans les transports
publics, davantage d’investissement qui ne nuisent pas à
l’environnementet l’imposition de quelques restrictions aux
bonus des banquiers. Le candidat du Parti travailliste (Labour), le député
sortant Andrew Smith, a défendu le bilan du gouvernement Brown et a affirmé que
le Labour avait l’intention de protéger les services sociaux, les
services de l’éducation et de la police «de première importance pour le
public». Le candidat conservateur Ed Arger a réclamé davantage de
réduction d’impôts pour les entrepreneurs. La candidate du Parti pour l’indépendance
du Royaume-Uni (UKIP), Julia Gasper a fait porter la responsabilité sur
l’Union européenne.
O’Sullivan a souligné la transformation du Labour en
parti qui est « extrêmement content à l’idée que les gens puissent
devenir indécemment riches. »
Il a poursuivi en disant, « C’est ridicule de
discuter de la protection des services de première importance pour le public en
construisant une économie nationale si un pays seul ne peut s’isoler de
l’économie mondiale. Regardez la Grèce. Nous n’assistons pas
simplement à l’effondrement des banques mais d’Etats entiers. Et si
la Grèce s’effondre, alors les économies des autres pays suivront.
«On ne peut pas avoir une solution nationale dans une
crise internationale. C’est pourquoi au centre de la politique du SEP se
trouve un gouvernement ouvrier et pas simplement dans un seul pays, mais pour
les Etats socialistes unis d’Europe et un monde socialiste. »
Les questions venant de l’auditoire ont demandé aux
candidats d’expliquer leur politique de financement de l’éducation
et de la santé, «Y aura-t-il des réductions ? » « Est-ce que les
partis feront confiance aux collectivités locales? »
Le candidat du Labour, Andrew Smith, a nié qu’il y
aurait des réductions en disant, « Au lieu de cela, le budget de
l’école augmentera mais moins vite qu’il ne l’a fait. »
Le candidat du Parti libéral démocrate et celui des Tories (le parti
conservateur) ont proposé de façon évasive des versions légèrement différentes
de programmes qui, sous l’apparence d’offrir un choix local, assujettissent
au marché les dépenses d'éducation et de santé.
O’Sullivan a rejeté les remarques du candidat du
Labour. « Le Labour est venu au pouvoir en 1997 avec la formule
‘Education, éducation, éducation’ » a-t-il dit. « De
vastes sommes d’argent ont été dépensées pour des réformes. Mais ces
réformes ont permis à des entreprises privées de profiter de l’éducation.
Tout est à présent dominé par le marché et les valeurs des grandes entreprises
capitalistes, à commencer par l’éducation préscolaire et jusqu’à
l’enseignement supérieur. Ceci a entraîné une considérable détérioration
de la qualité de l’éducation.
« Après 1979, sous la politique des Tories et que le
Labour a poursuivie, il y a eu la vente des terrains des établissements
scolaires et ainsi un grand nombre d’entre eux ne disposent pas de
terrains de sport. Il y a eu des fermetures d’écoles,
l’introduction de frais de scolarité, la création d’écoles
administrées par des trusts ou des fondations et taillées sur mesure pour satisfaire
les intérêts des grands groupes. Nous préconisons de retirer de
l’éducation le secteur privé de façon à ce que l’éducation soit
consacrée à développer chez les jeunes la compréhension de l’histoire
culturelle et du monde d’aujourd’hui. »
Parlant de la santé, O’Sullivan a posé la question,
« Comment pouvez-vous calculer ce que coûtera la guérison de
quelqu’un ? C’est la logique qui est avancée par les personnes
présentes à cette tribune. Ils parlent tous des besoins locaux de la population
locale mais ce qu’ils pensent en réalité c’est la mise en place de
l’équivalent d’un concours de beauté où chaque hôpital se bat pour
une somme d’argent devenant de plus en plus petite en disant, « Nous
voulons cet argent parce que nous sommes les meilleurs à ce niveau ou à un
autre, et donc investissez ici. Donnez-nous
l’argent. »
« La question fondamentale est celle de
l’économie. Ils disent qu’environ 20 pour cent de réductions sont
nécessaires pour sauver l’économie britannique. Qu’est-ce-que cela
signifie ? – un plan d’austérité de masse, la fermeture
d’écoles et d’hôpitaux. Voilà ce qui va vraiment se produire au
cours de la période à venir. »
Un étudiant a alors demandé, « Compte tenu de
l’échec du sommet de Copenhague, est-ce que le Royaume Uni devrait
commencer à imposer des objectifs radicaux de réduction d’émission de gaz
à effet de serre ? »
Les autres candidats, y compris les Verts, ont tous mis en
avant leur version d’un capitalisme plus bienveillant envers
l’environnement en soulignant le besoin de projets d’isolation des
maisons, d’énergie renouvelable, etc. En réponse à l’échec de
Copenhague, la candidate des Verts a proposé que la Grande-Bretagne prenne des
mesures unilatérales tandis que les principaux partis ont insisté pour
qu’une sorte d’accord international soit recherché. Aucun
d’entre eux n’a soulevé la question des raisons de l'échec de
Copenhague et la candidate du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni a
affirmé que le réchauffement climatique était un mythe.
Dave O’Sullivan a dit, « Nous pensons que la
science qui explique le changement climatique est incontestable. La fonte des
glaces continentales et des glaciers est la preuve du réchauffement climatique.
Des décisions doivent être prises maintenant concernant les émissions et les
gaz à effet de serre, mais regardez ce qui s’est passé en décembre
dernier lors du sommet climatique de Copenhague. Tout le monde avait souscrit
en paroles à une action unifiée dans les semaines qui avaient précédé le sommet
mais, le jour venu, chaque délégation nationale a cherché à défendre ses
propres intérêts aux dépens de ses rivaux. Le seul accord conclu a été celui
concernant l’extension de la vente des quotas d’émissions de
carbone et qui s’est révélée être un échec total.
« Le gouffre entre ce qui est nécessaire
scientifiquement et ce qui a été discuté à Copenhague souligne
l’incapacité du système de profit à satisfaire les besoins de base de
l’humanité, y compris la viabilité à long terme de
l’environnement. »
« Les dangers du réchauffement climatique réclament
impérativement une réponse planifiée et intégrée internationalement mais ce
n’est pas possible dans un monde divisé en Etats-nations antagonistes et
subordonné à l’anarchie du marché et motivé par le profit. C'est la
réorganisation complète de l’économie mondiale sur une base socialiste
qui est nécessaire. Nous avons besoin d’un projet internationalement
coordonné pour restructurer l’industrie et l’agriculture mondiales.
Nous devons réorganiser la production de l’énergie, le transport, la
planification urbaine non seulement pour parer au danger d’un
effondrement climatique mais pour garantir à chaque être humain une vie
décente. »
Prié de conclure dans les 30 secondes restantes,
O’Sullivan a posé la question, « Qu’est-ce que la justice de
nos jours dans la société britannique ? Pour nous, c'est une question de
classe. Comment peut-on avoir de la justice lorsqu'on assiste à une hausse
énorme de l’inégalité sous le gouvernement travailliste ? Comment
peut-on avoir de la justice lorsqu'on renfloue la Royal Bank of Scotland à hauteur
de plusieurs milliards et que des banquiers s’octroient eux-mêmes des
bonus à hauteur de plusieurs millions de livres sterling que nous sommes
incapables de défier? Personne n’a à rendre de comptes là dessus.
Personne n’est tenu pour responsable. Tous les partis sont d’accord
pour que la classe ouvrière paie pour la crise au moyen de coupes sévères. Ca,
ce n’est pas la justice. La classe ouvrière doit prendre en mains le
contrôle de sa propre destinée. »
Les remarques d’O’Sullivan ont été
favorablement accueillies et un nombre d’enseignants et de parents
d’élèves ont tenu à le féliciter à la fin. Un élève a dit
qu’O’Sullivan était « le meilleur » candidat.