Le gouvernement allemand a officiellement
reconnu l’indépendance du Kosovo le 20 février. Il l’a fait malgré des dangers
politiques qui étaient prévisibles : celui d’un conflit avec la Russie,
l’éruption de nouveaux conflits dans les Balkans et l’encouragement de
tendances séparatistes dans d’autres régions du monde en crise.
Ce ne sont pas les avertissements qui ont
manqué à Berlin. En janvier, la Fondation science et politique qui a une
certaine influence et entretient des rapports étroits avec le gouvernement,
avait mis expressément en garde contre une déclaration unilatérale d’indépendance
de la part de la province serbe. Cette fondation avait averti dans un rapport
qu’une sécession du Kosovo mettait en danger la cohésion de la Bosnie
Herzégovine et de la Macédoine et menaçait « les relations entre les Etats-Unis
et l’Europe et la Russie ».
Un expert en questions légales qui est aussi
conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères, s’exprimant dans le
journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, a mis en garde
contre le fait qu’une indépendance du Kosovo créait un précédent pouvant se
retourner « dans d’autres cas, contre les puissances occidentales ».
Des avertissements sont aussi venus des rangs de la coalition au pouvoir
constituée par la CDU-CSU (Union démocrate-chrétienne et Union
sociale-chrétienne) et le SPD (Parti social-démocrate allemand), le
porte-parole du groupe de politique étrangère du SPD au parlement, Gert Weisskirchen,
décrivant même le Kosovo comme un « Etat mafieux ».
Le gouvernement dirigé par Angela Merkel (CDU)
n’a cependant tenu aucun compte de telles objections et a été un des premiers à
reconnaître le Kosovo comme un Etat indépendant. Il montrait ainsi qu’il était
prêt à suivre les Etats-Unis et à risquer une aggravation des tensions avec la
Russie. En agissant ainsi, il abandonnait l’étroite collaboration avec le
régime de Poutine, instituée sous le dernier gouvernement dirigé par Gerhard
Schröder (SPD).
Les milieux dirigeants de la politique et des
affaires, tant en Allemagne que dans l’Union européenne, s’inquiètent de plus
en plus de la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations de pétrole et
de gaz naturel en provenance de Russie. Et les Balkans sont une région
importante pour le transit de pétrole et de gaz naturel par des pipe-lines
actuellement en projet et pouvant acheminer des hydrocarbures vers l’Europe de
l’Ouest sans passer par la Russie.
Un contrôle des Balkans et une diminution de l’influence
russe dans cette région, sont par conséquent d’une grande importance pour l’UE
et l’Allemagne et sont devenus un élément majeur de leur politique étrangère. C’est
ce qu’avait déjà clairement établi un rapport rédigé par Franz Lothar Altmann
pour la Fondation science et politique et publié en janvier 2007.
Depuis la dissolution du Pacte de Varsovie et
l’effondrement de l’Union soviétique au début des années 1990, la politique
étrangère allemande a de plus en plus eu pour objectif un affaiblissement de l’influence
de la Serbie, un allié traditionnel et un Etat client de la Russie.
En 1991, le gouvernement allemand avait
accéléré l’éclatement de la Yougoslavie en reconnaissant précipitamment l’indépendance
de la Slovénie et de la Croatie. En 1995, elle s’était servie de la guerre en
Bosnie comme d’un prétexte pour déployer, sous couvert d’une soi-disant
assistance humanitaire, des troupes de l’armée allemande hors d’Allemagne et
depuis, des diplomates allemands de haut rang jouent un rôle prépondérant dans
le devenir de la Bosnie-Herzégovine.
Une
longue histoire de soutien aux séparatistes kosovars
Depuis la dissolution de l’Union soviétique,
le Kosovo est, de plus en plus, devenu le centre de la politique allemande dans
le sud-est de l’Europe. En 1989, Milosevic, qui était président de la Serbie à
l’époque et devint par la suite président de la Yougoslavie, interdit l’autonomie
de la province du Kosovo et peu de temps après, il dissout le parlement kosovar.
On fonda, en réaction à cela, un gouvernement
officieux, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) sous la direction d’un
président ethniquement albanais, Ibrahim Rugova. Celui-ci nomma comme premier ministre
un allié sûr, Bujar Bukoshi. Ce gouvernement s’exila en Allemagne où il avait
déjà bénéficié de soutien auparavant.
L’Albanie, elle aussi, bénéficia au début des
années 1990 du soutien du gouvernement allemand, dirigé alors par Helmut Kohl
(CDU). Ce soutien prit la forme d’un accord germano-albanais signé en 1995 à
Tirana par le président allemand, Roman Herzog. Cet accord appelait au
« droit à l’autodétermination de tous les peuples », mais s’appliquait
clairement au Kosovo, dont la population est à majorité ethniquement albanaise.
En même temps, un bureau du BND, le Service fédéral de renseignement allemand,
fut installé à Tirana pour aider à l’organisation d’une milice illégale au
Kosovo.
L’argent de ce projet fut rassemblé par Bukoshi,
qui entretenait des contacts étroits avec le ministre des Affaires étrangères
allemand de l’époque, Klaus Kinkel (FDP). En 1995, Bukoshi prit ses distances
par rapport au cours non violent préféré par Rukova et commença à engager des
recrues pour les Forces armées de la république du Kosovo (FARK), qui furent
intégrées à l’UCK (Armée de libération du Kosovo) en 1998.
Le conflit du Kosovo s’intensifia à la suite
de l’attaque de cinq camps de réfugiés serbes par l’UCK en 1996. Avec l’assistance
des Etats-Unis et de l’Allemagne, l’UCK fut capable de se développer et d’équiper
ses combattants avec des armes et du matériel obtenus de l’autre côté de la
frontière, en Albanie.
En 1998, à la suite de pressions
internationales croissantes en faveur d’un embargo sur les armes, le premier
ministre albanais, Fatos Nano, appela l’OTAN à l’aide pour contrôler sa
frontière avec le Kosovo et pour tenter de contenir l’UCK.
Tout envoi de troupes de l’OTAN en Albanie à l’époque
aurait signifié une confrontation directe avec l’UCK et aurait porté un coup
sévère aux visées allemandes dans les Balkans. Le ministre des Affaires
étrangères allemand, Klaus Kinkel, avait donc émis son veto à une telle
intervention, déclarant « Bien sûr, il faut voir si, du point de vue de la
morale et de l’éthique on a le droit d’empêcher les Albanais du Kosovo d’acheter
des armes pour leur autodéfense ».
Le ministre allemand de la Défense de l’époque,
Volker Rühe (CDU) avança, lui, l’argument, qui devait plus tard devenir la
position officielle du gouvernement allemand, que Milosevic effectuait un
nettoyage ethnique à grande échelle. Il dit : « Le problème du Kosovo
ne peut pas être résolu en envoyant des troupes en Albanie, en fermant la
frontière avec le Kosovo et en encourageant, ce faisant, les agissements de monsieur
Milosevic ». Des commentaires qui revenaient à un chèque en blanc aux
activités de l’UCK.
En 1999, la Frankfurter Allgemeine Zeitung
révélait que l’UCK était encouragé par l’Allemagne et d’autres pays à provoquer
une crise humanitaire dont on se servirait comme justification pour une
intervention de l’OTAN. Le journal citait dans ce contexte un passage du
rapport général d’une session parlementaire de l’OTAN sur la crise du
Kosovo : « Les répressions serbes ont diminué dans la période d’octobre
à décembre 1998. De l’autre côté, il y a une insuffisance de mesures pour
contenir le UCK, qui a été capable de collecter des dons aux Etats-Unis et en
Europe de l’Ouest, en particulier en Allemagne et en Suisse, ainsi que d’engager
des recrues et de faire passer des armes par la frontière albanaise. Sur cette
base l’UCK a été capable d’intensifier fortement ses attaques contre les forces
de sécurité serbes et contre les civils à partir du début de décembre
1998 ».
L’ultimatum
de Rambouillet
A la conférence de Rambouillet (France) qui se
tint au mois de février 1999, on confronta le gouvernement yougoslave, alors
dirigé par le président Milosevic, à un ultimatum dont les termes étaient
clairement inacceptables. Le document avait été rédigé principalement par la
secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright et le ministre allemand des Affaires
étrangères, Joschka Fischer du Parti vert.
Fischer s’était préalablement assuré que ce
soit l’autrichien Wolfgang Petritsch qui représente l’Union européenne aux
négociations de Rambouillet. Petrisch n’était pas seulement un opposant
déterminé de la Serbie, qui dominait la fédération yougoslave, il avait aussi
des liens étroits avec l’UCK. Il organisa la participation du mouvement de
guérilla à la conférence. Celui-ci était représenté à la table de négociations
par Hashim Thaci.
Cela signalait de facto une reconnaissance
diplomatique de Thaci, qui à l’époque était sous investigation pour des
attaques terroristes contre les forces de sécurité serbes et pour la
liquidation d’éléments oppositionnels parmi ses propres combattants de l’UCK.
Le gouvernement allemand avait réussi à garantir que l’UCK devienne un facteur
politique déterminant au Kosovo.
Comme on s’y attendait, la délégation serbe
rejeta l’ultimatum et l’OTAN commença le bombardement de la Serbie au mois de
mars 1999. Cela ouvrit la voie à la première intervention de l’armée allemande
à l’étranger depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le chancelier
allemand, Gerhard Schröder (SPD) parlait à l’époque de « lever le tabou de
l’armée », exprimant ainsi les nouvelles ambitions de grande puissance de
l’Allemagne.
A la fin de la campagne de bombardement de l’OTAN,
qui dura onze semaines, le Kosovo fut placé sous administration des Nations unies,
le contrôle politique et militaire allant aux puissances de l’OTAN qui avaient
conduit la guerre. L’administration civile fut donnée à l’UNMIK, la mission des
Nations unies pour le Kosovo, alors que le contrôle militaire était assuré par
la force KFOR sous direction de l’OTAN
La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU
qui instaurait l’UNMIK tout en retirant à l’Etat yougoslave le contrôle
organisationnel du Kosovo, non seulement ne parlait pas de l’indépendance du
Kosovo, elle garantissait encore la souveraineté et l’intégrité du territoire
de la Fédération yougoslave, c'est-à-dire qu’elle continuait de considérer le
Kosovo comme une partie intégrante de la Yougoslavie. C’était, entre autres,
une concession à la Russie qui n’aurait pas accepté un texte créant une base
légale pour une sécession du Kosovo.
La déclaration unilatérale d’indépendance du
Kosovo de la semaine dernière et sa reconnaissance par les Etats-Unis et les
principaux pays de l’Union européenne, eurent lieu sans nouvelle résolution du
Conseil de sécurité de l’ONU. Le passage d’une telle résolution aurait été bloqué
par la Russie qui avait déclaré que, dans un tel cas, elle utiliserait son
veto. La sécession unilatérale de la province s’est par conséquent faite en
violation du droit international.
Depuis le début de l’administration commune de
l’ONU et de l’OTAN au Kosovo, le gouvernement allemand a pu faire en sorte que
des fonctions importantes, tant au sein d’UNMIK que de KFOR, soient assumées
par des diplomates et des généraux allemands.
C’est un général allemand, Klaus Reinhardt,
qui fut nommé chef de KFOR en 1999. A Reinhardt succéda Holger Kammerhof qui
dirigea KFOR de septembre 2003 à août 2004. Un autre officier allemand, Roland Kather,
dirigea KFOR de septembre 2006 à août 2007.
Le plus important pogrom anti-serbe commis par
les ultranationalistes albanais se produisit alors que Kammerhof dirigeait
KFOR. En mars 2004, des dizaines de Serbes, de Roms et d’Ashkalis furent
assassinés et des milliers d’entre eux chassés par des forces kosovares
albanaises, alors que les forces de KFOR les regardaient faire sans intervenir.
Deux diplomates allemands de premier plan ont
opéré au Kosovo sous direction de la mission civile de l’ONU. Michael Steiner a
dirigé l’administration onusienne de 2002 à 2003. Steiner avait été
coordinateur de la politique allemande dans les Balkans sous Schröder. Depuis
septembre 2006, le même poste est occupé par Joachim Rücker qui, comme Steiner,
est proche du SPD. Rücker avait préalablement travaillé en Bosnie-Herzégovine
pour l’ONU et le ministère des Affaires étrangères allemand.
Deux autres figures ayant joué un rôle de
premier plan dans la région sont Tom Koenigs (du Parti vert) l’adjoint du
premier haut-commissaire de l’ONU, Bernard Kouchner (l’actuel ministre des Affaires
étrangères français) ayant pour charge de créer une administration civile au
Kosovo et Bodo Hombach (SPD), ancien chef de cabinet de la chancellerie sous
Schröder. En 1999, Hombach fut nommé coordinateur du pacte de stabilité de l’Union
européenne pour l’Europe méridionale.
La
« reconstruction » du Kosovo
Des responsables politiques allemands ont
aussi œuvré aux plans d’UNMIK pour la reconstruction de l’infrastructure du
Kosovo et pour le développement de son économie. Le
« renouveau » de l’économie du Kosovo devait se faire
strictement sur la base du « libre marché » et signifiait en pratique
que les puissances de l’OTAN, Allemagne en tête, pouvaient accaparer les
ressources naturelles de la province. « Renouveau » signifiait ici
privatisation des entreprises industrielles et agricoles du Kosovo qui étaient,
dans une large mesure, étatisées.
De telles privatisations constituaient la
priorité des priorités pour la Kosovo Trust Agency (KTAS), qui fut créée en
2003 sous les auspices de l’ancien ministre allemand de l’Economie, Nicolas
Graf Lambsdorff (FDP). Joachim Rücker lui succéda à ce poste en 2004.
Rücker supervisa un processus de
privatisations imposé sans ménagement. Soit on licencia les ouvriers employés
dans les industries d’Etat soit on leur offrit des primes de licenciement
minimales pour qu’ils quittent leurs emplois. La plupart de 200 entreprises d’Etat
furent vendues au cours de négociations obscures à des investisseurs étrangers,
ce qui conduisit à des accusations de corruption vis-à-vis de la KTAS.
En plus d’autres minéraux, le Kosovo dispose
des plus grandes réserves connues de lignite en Europe, bien que la province
elle-même souffre d’une pénurie d’énergie et que de nombreux ménages n’aient
que quelques heures d’électricité par jour. Le taux de chômage officiel est de
45 pour cent, mais on estime qu’il est plutôt de l’ordre de 70 pour cent en
réalité, une illustration du fait que la priorité, pour UNMIK, est de
satisfaire les investisseurs étrangers plutôt que les besoins de la population
locale.
Les intérêts tant individuels que d’affaires
représentés par la KTAS ressemblent à un « who’s who » du monde
allemand des affaires. Ils comprennent des entreprises financières aussi en vue
que la Deutsche Bank, la HypoVereinsbank et des grandes sociétés telles que
Siemens. Leur porte-parole au Kosovo est Michael Schäfer, ancien directeur
politique du ministère allemand des Affaires étrangères. Il est dit que Schäfer
a utilisé sa position influente au service de l’ancien premier ministre du
Kosovo, Ramush Haradinaj qui fut accusé de crimes contre l’humanité par la
cour internationale de Justice de La Haye.
Haradinaj, qui a été un leader de l’UCK, est
décrit dans un rapport rédigé en 2005 par le BND, comme un des chefs de clan
les plus puissants et les plus dangereux du Kosovo. Ce rapport déclare notamment :
« L’organisation qui entoure Ramush Haradinaj, est concentrée dans la
région de Decani et s’appuie sur des rapports de clans ; elle est
impliquée dans l’ensemble des activités criminelles, politiques et
militaires ; cela a des répercussions considérables pour la sécurité dans
l’ensemble du Kosovo. Ce groupe compte environ une centaine de membres et il
est impliqué dans la contrebande d’armes et de drogues et dans le commerce
illégal de marchandises. De plus, il contrôle des organes locaux de
gouvernement. »
Le gouvernement allemand cependant poursuit
ses rapports et sa coopération étroits avec les forces criminelles et ultranationalistes
au Kosovo. Aux postes de direction qu’ils assument dans UNMIK et KFOR, les
responsables allemands ferment les yeux sur les crimes commis par les
extrémistes nationalistes de la province qui ont conduit une campagne d’assassinats
et d’expulsions afin de garantir un Kosovo albanais « ethniquement
pur ».
En 1953, la proportion de Serbes vivant au
Kosovo était encore de 24 pour cent. En 1998, elle n’atteignait plus que dix
pour cent. Aujourd’hui ne vivent plus au Kosovo qu’environ 120 000 Serbes
dont la moitié vivent dans des enclaves ethniques.
Très tôt, des responsables politiques
allemands ont poussé à l’indépendance du Kosovo. En 2001, Gernot Erler (SPD),
ministre d’Etat aux Affaires étrangères dit à la station de radio Deutschlandfunk
que, dans le cas du Kosovo, les frontières ne devaient pas être considérées
comme inviolables. En fait, dès le mois d’avril 1999, pendant la guerre
aérienne de l’OTAN, le porte-parole de la CDU pour les questions de politique
extérieure, Karl Lamers, avait lancé la revendication d’indépendance du Kosovo
au parlement allemand.
Depuis 2005, les puissances occidentales ont
intensifié leurs efforts pour parvenir à une sécession du Kosovo. Ces efforts
s’intensifièrent avec la nomination de l’ancien premier ministre finnois Martti
Ahtisaari en tant que médiateur des Nations unies. Ahtisaari élabora un plan
comprenant une « Indépendance conditionnelle » de la province et
revenant en pratique à la création d’un protectorat européen. Ce plan se heurta
à une opposition farouche de la part de la Serbie et de la Russie.
Dans les négociations qui suivirent entre la
Serbie et la soi-disant troïka (Etats-Unis, Russie, Union européenne) ce fut
une fois de plus un Allemand, Wolfgang Ischinger, ancien ambassadeur d’Allemagne
à Londres, qui dirigea les négociations pour l’Union européenne. Ischinger
défendit avec véhémence le plan Ahtisaari contre l’opposition de la Serbie et
joua un rôle déterminant dans l’imposition d’une sécession du Kosovo.
Ahtisaari n’a pas non plus agi de façon
entièrement désintéressée. Entre 2000 et 2004, il était président de l’International
Crisis Group (ICG) une « fabrique d’idées » financée par les
Etats-Unis et dont le comité directeur comporte des diplomates de haut rang et
des personnalités militaires d’Amérique du Nord et d’Europe.
Parmi les membres du comité directeur de l’ICG
il y a le milliardaire américain George Soros, le général américain en retraite
Wesley Clarke qui fut le commandant en chef des forces de l’OTAN pendant la
guerre contre la Serbie, Joschka Fischer, Friedbert Pflüger (CDU) et Uta Zapf
(SPD). l’International Crisis Group avait très tôt fait du lobbying pour une
sécession du Kosovo et il a joué un rôle crucial dans la privatisation du
complexe industriel kosovar de Trepca.
La politique étrangère de l’Allemagne a œuvré
à séparer le Kosovo de la Serbie pendant une décennie. Bien
qu’officiellement l’Allemagne espérait toujours réaliser cet objectif avec l’assentiment
de la Russie, le gouvernement allemand a, en soutenant une sécession
unilatérale du Kosovo contre la résistance de Moscou, une fois de plus allumé
la mèche de la poudrière des Balkans
(Article original allemand paru le 26 février
2008)