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Pour l'unité de la classe ouvrière internationale contre la guerre et la réaction socialeDéclaration du Parti de l'égalité socialiste Utilisez cette version pour imprimer Les partisans et supporteurs du Parti de l'égalité socialiste au Canada ont distribué la déclaration suivante à Montréal lors de la manifestation contre la guerre en Irak. Aujourd'hui, le 19 mars, des centaines de milliers de personnes vont manifester au Canada, aux États-Unis, en Europe et dans la région de l'Asie pacifique pour marquer le second anniversaire de l'invasion américaine de l'Irak. Ces manifestations témoignent de l'opposition de larges couches de travailleurs partout dans le monde à l'administration Bush et aux crimes de l'impérialisme américain. Ce qui fait toutefois défaut à ces protestations, c'est une perspective viable. La lutte contre l'impérialisme américain et la guerre ne peut être basée sur des appels à des gouvernements capitalistes tels que ceux du Canada et d'Europe, à des institutions telles que les Nations unies, ou à des partis de la grande entreprise tel que le Parti démocrate américain. Elle doit plutôt viser à développer un mouvement politique de la classe ouvrière internationale contre le capitalisme et le système d'États-nations. Il y a un lien profond entre la montée du militarisme, mise en évidence par la politique de l'administration Bush, et l'offensive globale en cours contre la position sociale de la classe ouvrière. Cette offensive se traduit par l'élimination graduelle des standards sur l'environnement et les relations de travail, la destruction des services publics, et la campagne sans répit de la grande entreprise pour hausser la cadence de travail et couper les emplois et les salaires. Les sociétés transnationales parcourent le globe à la recherche de la main-d'oeuvre la moins chère et la plus productive à exploiter. De la même façon, les grandes puissances sont entraînées dans une lutte toujours plus féroce pour les ressources naturelles et les avantages commerciaux et géopolitiques. Le rejet de la guerre en Irak par le gouvernement libéral de Chrétien et par les gouvernements allemand et français s'est vite révélé n'être que de la poudre aux yeux. Ils ont depuis donné leur accord à l'occupation qu'ils soutiennent activement en soulageant les forces américaines en Afghanistan et en assurant la formation des forces de sécurité irakiennes. En janvier-février 2004, Ottawa, Paris et Washington ont collaboré pour se servir d'une rébellion menée par des officiers militaires de tendance fasciste et des chefs d'escadrons de la mort pour chasser du pouvoir le président élu d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide. Si les gouvernements français, allemand et canadien ont évité de soutenir l'invasion de l'Irak, ce n'est pas parce qu'ils s'opposaient à l'assujettissement militaire d'une nation opprimée, mais parce qu'ils sentaient leurs propres intérêts impérialistes menacés. Les efforts des États-Unis visant à contrôler directement la région du Golfe avec ses riches ressources en pétrole sont une menace à long terme à l'approvisionnement énergétique européen et aux débouchés lucratifs. Dans le cas du Canada, des sections importantes de l'élite craignaient l'effondrement des institutions multilatérales qu'elles ont traditionnellement utilisées pour compenser et contenir la puissance économique et géopolitique des États-Unis. Les puissances européennes ont réagi à l'agression de l'impérialisme américain en adoptant leur propre programme de réarmement militaire et doctrine de guerre préventive. Elles ont mis sur pied des troupes d'intervention européennes indépendantes de l'OTAN et qui sont capables d'opérer dans le monde entier. Elles ont créé une agence européenne de l'armement libérant l'Europe de sa dépendance vis-à-vis de la technologie américaine en matière d'armement. Et comme l'administration Bush, les gouvernements européens ont mis la hache dans ce qui reste de l'État-providence, l'Allemagne s'en prenant à l'assurance-chômage, la France ciblant le système de retraites et l'Angleterre accélérant la privatisation des services publics. Le processus d'intégration européenne sous l'égide de l'Union européenne sert à renforcer les grandes puissances européennes et les multinationales à l'encontre de leurs rivales internationales en détruisant le niveau de vie et les droits de la classe ouvrière. Les options qui s'offrent à la classe dirigeante du Canada sont plus limitées à cause de la proximité géographique et la dépendance économique sans pareille du Canada envers les États-Unis. De puissantes sections du capital canadien, représentées par des groupes comme le Conseil canadien des chefs d'entreprise, font pression sur Ottawa pour qu'il scelle un pacte économique, militaire et géopolitique avec les États-Unis. Leur argument est que l'élite canadienne peut mieux faire valoir ses intérêts mercenaires dans un monde marqué par des conflits économiques et politiques de plus en plus explosifs en s'assurant une position privilégiée au sein d'un bloc économique et militaire dirigé par les États-Unis. Le gouvernement libéral de Martin s'est jusqu'à présent accroché à la notion que l'élite canadienne peut mieux préserver ses intérêts en gardant ses distances vis-à-vis de Washington. Mais il n'a pas caché son intention de défendre agressivement les intérêts de l'élite économique canadienne sur la scène mondiale, annonçant notamment des hausses massives dans les dépenses militaires et proclamant l'engagement du Canada à faire sa part dans le maintien de l'ordre mondial. L'objectif des puissances impérialistes, dont le Canada, consiste à se tailler, lors de la redivision coloniale du monde qui a débuté avec la guerre en Irak, la part du lion des ressources mondiales, de marchés et de sphères d'influence. La logique de cette évolution mène à d'autres escalades des conflits militaires - contre la Syrie et l'Iran, contre la Corée du nord, la Chine et probablement contre la Russie et finalement entre les grandes puissances elles-mêmes. Tout comme dans la première moitié du siècle passé la lutte pour le partage et la redivision du monde engendre à nouveau le danger d'une guerre mondiale. Les travailleurs ont réagi à maintes reprises pour s'opposer au militarisme et à la réaction sociale. Il y a deux ans déjà, des millions de personnes avaient manifesté dans les rues contre la guerre en Irak. Les manifestations avaient été particulièrement importantes en Italie et en Grande-Bretagne où les gouvernements de Berlusconi et de Blair soutiennent la guerre. Depuis, des protestations de masse répétées ont eu lieu en France, en Allemagne, en Italie ainsi que dans de nombreux autres pays contre la destruction des acquis sociaux qui fait rage. Mais ces luttes sont restées jusqu'à présent limitées à des pressions sur les gouvernements de la grande entreprise, sans remettre en cause la subordination de la société à la campagne de la grande entreprise pour le profit. De plus, les organisations qui soutenaient durant le boum capitaliste de l'après-guerre l'idée que l'on pouvait humaniser le capitalisme par la négociation collective et l'extension des mesures de sécurité sociale - les syndicats, les partis sociaux-démocrates comme le NPD et, en Europe, les partis communistes staliniens - sont aujourd'hui celles-là mêmes qui imposent les coupures dans les dépenses sociales, les emplois et les salaires. Le «mouvement ouvrier» traditionnel, à base nationale, a étouffé à maintes reprises les luttes militantes, insistant que les travailleurs n'ont d'autre choix que de se plier aux impératifs du marché capitaliste et de la compétition internationale. Face à une radicalisation internationale montante, ces forces cherchent à bloquer l'émergence d'un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière internationale. Aux États-Unis, les syndicats subordonnent la classe ouvrière au parti de la grande entreprise qu'est le Parti démocrate. En Europe, les syndicats, les partis sociaux-démocrates et divers groupes pour la paix et alter-mondialistes mettent de l'avant l'idée que l'Union européenne peut servir de pôle d'opposition progressiste à l'impérialisme américain. La thèse centrale de toutes ces organisations est que, contrairement à l'actuelle politique économique «néolibérale» menée dans le cadre de l'UE capitaliste, une politique économique sociale serait également possible dans le cadre de l'UE capitaliste et que les gouvernements européens, à la différence de la politique étrangère américaine, pourraient réussir une politique dans l'intérêt de la paix. Ce sont des rêves en couleur. Il n'existe pas d'alternative au «néolibéralisme» dans le cadre du capitalisme mondial. La mondialisation de la production a privé de tout fondement la politique de réforme appliquée dans le cadre de l'État nation. Les multinationales qui dominent la vie économique moderne sont en mesure de facilement délocaliser les processus de production et de services dans des pays où les salaires et les impôts sont plus faibles. Les syndicats et la social-démocratie sont impuissants face à cette évolution. Attachés à leur État nation et défendant sa position concurrentielle sur le marché mondial, ils trahissent régulièrement les travailleurs et virent inexorablement à droite. Au Canada, les syndicats, le NPD et divers groupes se réclamant du socialisme mais travaillant de pair avec la bureaucratie ouvrière allèguent qu'on peut s'opposer à l'impérialisme américain et à la réaction sociale en luttant soit pour la souveraineté canadienne ou pour la souveraineté québécoise, sur la base que l'État canadien ou un Québec indépendant incarneraient des valeurs «progressistes». C'est une perspective rétrograde et réactionnaire qui détourne les travailleurs canadiens de la lutte pour unir leur combat à celui des travailleurs des États-Unis, du Mexique et d'ailleurs, les invitant plutôt à faire cause commune avec des sections du capital canadien et québécois. L'État-nation canadien a été forgé par la bourgeoisie canadienne au moyen d'une alliance avec le plus grand empire colonial de l'histoire. Il a servi de plateforme d'où le capital canadien a cherché à projeter ses propres intérêts impérialistes sur la scène mondiale, y compris par une participation enthousiaste aux deux guerres mondiales du siècle dernier. Les avantages sociaux relativement supérieurs dont jouissent les travailleurs au Canada, comparés à ceux qui prévalent aux États-Unis, ne sont pas dus à des «valeurs canadiennes» progressistes. Ils sont plutôt le résultat des luttes colossales menées par la classe ouvrière dans les années 60 et 70 - luttes que la bureaucratie syndicale et le NPD ont réussi en fin de compte à saboter politiquement. Ils ont par la même occasion mis de l'avant un nouveau nationalisme canadien qui, contrairement à la version conservatrice jusqu'alors dominante d'une nation britannique nord-américaine non contaminée par le républicanisme et l'égalitarisme américains, présentait le Canada sous des couleurs libérales et pacifiques très différentes de l'impérialisme américain. Ce nationalisme a été utilisé à maintes reprises pour attacher politiquement les travailleurs aux visées de la grande entreprise. C'est ainsi que Martin prône aujourd'hui la reconstruction de l'armée canadienne et des interventions militaires en Haïti et ailleurs au nom du «maintien de la paix» par le Canada. Quant au nationalisme québécois, il a servi à subordonner politiquement la classe ouvrière au parti de la grande entreprise qu'est le Parti québécois et à isoler ses luttes militantes de celles menées par la classe ouvrière dans le reste du Canada. Durant son dernier passage au pouvoir, le PQ a mené une politique de coupures dans les dépenses sociales et les impôts qui ne différait pas de celle imposée par Chrétien et Martin. Pour ce qui est de leur attitude envers l'impérialisme américain, loin de s'y opposer, le PQ et le Bloc québécois ont longtemps cherché à renforcer la position du capital québécois contre ses rivales canadiennes-anglaises en se rapprochant de Washington et de Wall Street. La lutte contre la guerre impérialiste et la défense des droits élémentaires et des acquis sociaux requièrent une stratégie fondamentalement différente. Celle-ci doit s'articuler autour de la lutte pour l'unité internationale de la classe ouvrière, sur la base d'un programme socialiste. Tous ceux au Canada - travailleurs, jeunes, artistes, professionnels et intellectuels - qui sont vraiment révoltés par les actes barbares du gouvernement américain en des lieux tels que l'Irak ne doivent jamais oublier qu'il y a deux Amériques. Il y a l'Amérique du 1 pour cent le plus riche qui possède 40 pour cent des richesses du pays. Et il y a l'Amérique des travailleurs luttant pour joindre les deux bouts, dont les fils et les filles sont envoyés loin de chez eux pour tuer et se faire tuer. Une lutte véritable contre l'impérialisme américain et son allié, l'establishment financier et industriel du Canada, doit être basée sur une alliance consciente avec la classe ouvrière américaine. Et elle doit viser la cause du mal, la faillite du système capitaliste de profit et la structure politique dépassée de l'État-nation. Les mêmes changements économiques et sociaux qui ont dépouillé le programme social réformiste de tout fondement, créent aussi les conditions objectives pour une renaissance du programme marxiste de la révolution socialiste. La mondialisation a considérablement augmenté les rangs de la classe ouvrière internationale. La polarisation entre riches et pauvres dans toutes les sociétés capitalistes, en premier lieu aux États-Unis, l'accroissement du militarisme et de la guerre ainsi que le nombre croissant des conflits entre les grandes puissances ont exacerbé les antagonismes sociaux jusqu'au point de rupture. Des millions de personnes se sont aliénées des partis politiques traditionnels et sont à la recherche d'une alternative sociale. Le World Socialist Web Site est publié par le Comité International de la Quatrième Internationale et ses sections, les Partis de l'Égalité socialiste, de par le monde. Il a été mis en place pour élever la conscience politique de la classe ouvrière et pour créer la base d'un mouvement socialiste indépendant qui unira la classe ouvrière au niveau mondial. Le site paraît en plusieurs langues et analyse au quotidien les principaux événements politiques, sociaux et culturels. Nous invitons tous ceux qui veulent sérieusement lutter
contre la guerre et la réaction sociale à lire
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et du Comité International de la Quatrième Internationale.
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