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Non au boycott des universitaires israéliensCommuniqué du World Socialist Web Site Le World Socialist Web Site condamne catégoriquement la campagne internationale pour un boycott des universitaires israéliens. Le professeur britannique Steven Rose de l'Open University a d'abord préconisé le boycott universitaire, et jusqu'ici plus de 700 universitaires ont signé une pétition en appui à cette proposition. Bien que ce boycott vise à s'opposer à la réoccupation militaire israélienne des territoires palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, malgré toutes les bonnes intentions, il ne réussira qu'à semer la confusion politique parmi les intellectuels, les travailleurs, et les jeunes. Le geste le plus éclatant à ce jour en faveur du boycott démontre clairement les dangers politiques qu'il recèle. Au mois de juillet, deux universitaires israéliens, le Professeur Gideon Toury de l'Université de Tel Aviv et le Docteur Miriam Schlesinger de l'Université de Bar-Ilan, ont perdu leurs positions de contributeurs à des journaux de linguistique, Translator et Translations Studies Abstract, renvoyés par leur éditeur, Professeur Mona Baker de l'Institut de Science et de Technologie de l'Université de Manchester (Umist). Baker a voulu préciser que sa décision était « politique, non pas personnelle ». Cependant, il est indiscutable que Toury et Schlesinger aient perdu leur position simplement parce qu'ils étaient israéliens. Schlesinger avait auparavant été directrice d'Amnesty International en Israël, et a régulièrement participé aux activités du groupe Peace Now, traversant le blocus de l'armée israélienne pour apporter des vivres aux villes palestiniennes en Cisjordanie. Mais la question des positions progressistes des universitaires concernés n'est pas essentielle personne ne devrait craindre la persécution simplement à cause de sa nationalité, de son origine ethnique, ou de sa religion. Personne ne peut sérieusement penser que de telles méthodes aideront à développer des sentiments antisionistes en Israël. Elles auront l'effet contraire. En identifiant grossièrement les universités juives avec l'État israélien et ses crimes, le boycott universitaire aide les idéologues sionistes. Des mesures visant des Israéliens ordinaires ne font qu'aider les tentatives sionistes à répandre l'idée fataliste et profondément pessimiste que le monde entier est uni contre les Juifs et que l'État israélien est le seul refuge possible. La conduite correcte pour les universitaires qui s'opposent à l'agression israélienne contre les Palestiniens serait précisément le contraire d'un tel boycott : chercher le maximum de contact possible avec leurs homologues israéliens et arabes, pour encourager un dialogue sérieux sur les enjeux actuels qui s'opposerait aux divisions nationales plutôt que de les renforcer. Il faut ajouter que les universitaires israéliens ont fait des contributions exceptionnelles à la science, y compris des travaux sérieux en histoire palestinienne et arabe. On doit examiner et débattre ces travaux d'une manière critique, et non pas y opposer une censure morale qui pousserait les universitaires plus près de l'État sioniste plutôt que d'encourager une pensée indépendente. Le boycott universitaire est l'expression d'un point de vue démoralisé une variété de centrisme libéral choqué, qui ne voit aucune façon de convaincre le peuple israélien de rompre avec la politique des élites dirigeantes et de se frayer un nouveau chemin politique, et qui décide donc de se venger sur des cibles faciles. Viser des particuliers israéliens, qui n'ont aucune responsabilité pour les politiques du gouvernement de Sharon et qui s'y opposent même, est à la fois injustifiable et politiquement dangereux. Nous demandons à ceux qui pensent s'associer à ces actions : considérez bien l'impression que vous donnez, même par inadvertance, vu qu'en Europe nous voyons déjà des attentats physiques contre des Juifs, des synagogues, et des cimetières, par de jeunes Arabes qui considèrent que c'est une façon légitime d'exprimer leur solidarité avec les Palestiniens. On ne doit pas donner même un soupçon de légitimité à de sentiments si arriérés. En tout état de cause, le geste entrepris contre les deux universitaires considère le sionisme comme n'étant rien d'autre qu'une question de moralité personnelle et ne montre aucune compréhension d'une lutte complexe contre une tendance politique dont l'ascendant provient d'une réaction rétrograde aux expériences tragiques des Juifs européens. Cette approche fait aussi preuve d'une complète abscence de compréhension de ce qui est nécessaire pour vaincre l'État israélien, qui fonctionne comme une garnison armée de l'impérialisme américain au Moyen-Orient. Ainsi, on peut demander : pourquoi est-ce que la responsabilité collective ne vaut que pour les citoyens israéliens ? Les impérialismes américain et britannique ont tous deux des passés de crimes brutaux contre les peuples opprimés du monde bien plus fournis qu'Israël. Leurs avions bombardent régulièrement l'Afghanistan et l'Irak contre qui ils préparent une autre guerre. En plus, même la personne la moins expérimenté politiquement comprend que derrière la machine de guerre de Sharon se dresse l'administration Bush et le gouvernement travailliste de Blair. Ne serait-il pas approprié de lancer une campagne de boycott des universitaires britanniques et américains ? En posant la question, on voit le caractère antidémocratique des mesures prises contre les deux intellectuels israéliens. On peut imaginer quelles seraient les réactions indignées de certains qui ont trop rapidement signé la pétition si l'on proposait un tel boycott contre les Américains et les Britanniques. Le World Socialist Web Site s'oppose à toute tentative d'attribuer au peuple israélien une responsabilité collective pour la subjugation des Palestiniens. De telles accusations de responsabilité nationale et les tactiques qui s'ensuivent sont toujours profondément réactionnaires. Israël, comme les États-Unis, la Grande Bretagne, et tous les pays, est profondément divisé par des antagonismes sociaux et de classe. Ils trouvent déjà leur expression politique dans l'opposition contre l'élite sioniste et ses crimes de guerre, qui ne peut qu'augmenter à l'avenir. Nier ceci est nier toute possibilité de convaincre les travailleurs et les intellectuels juifs d'une alternative politique au sionisme et c'est ce qui pousse les supporters du boycott à adopter la coercition et l'ostracisme. À ceux qui proposent le boycott citent l'exemple de la campagne du mouvement antiapartheid contre l'Afrique du Sud comme un précédent historique, on ne peut que répondre : il y a une différence importante entre d'un côté proposer de retirer ses investissements de l'Afrique du Sud ou refuser d'y apparaître publiquement et de l'autre, expulser ou isoler un groupe d'universitaires israéliens. Ce serait autre chose si un universitaire britannique refusait de faire une conférence dans une université israélienne pour des raisons de conscience personnelle mais nous lui demanderions de considérer d'abord la possibilité d'utiliser sa conférence pour dénoncer publiquement la politique du gouvernement israélien. Nous sommes favorables à toute tentative bien réfléchie de mobiliser l'opposition à la persécution des Palestiniens. Des gestes protestataires des appels à bloquer le mouvement des équipements militaires et d'autres mesures pour isoler le gouvernement Sharon devraient viser ceux qui sont responsables pour les crimes actuels en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, s'inscrivant dans une lutte politique plus générale contre l'administration Bush et le gouvernement Blair. Le World Socialist Web Site s'oppose par principe au
sionisme ; nous nous basons sur l'internationalisme socialiste
et les méthodes de la lutte des classes. Nous voulons
convaincre les travailleurs et les intellectuels israéliens
qu'ils devraient rejeter une perspective politique et une idéologie
erronées; qu'un avenir prospère et sûr pour
le peuple juif se construira, non pas par les mesures militaristes
prônées par Ariel Sharon, mais par la création
d'une société égalitaire pour les Juifs
et les Arabes : la création des États-Unis socialistes
du Moyen-Orient. Dans la lutte contre le sionisme, seules sont
permises les méthodes qui facilitent la mobilisation politique
indépendante de la classe ouvrière et la solidarité
des travailleurs arabes et juifs contre leur ennemi commun.
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