Australie : un membre de longue date du Parti travailliste démissionne pour devenir membre électoral du SEP

Mark Stapleton, infirmier à la retraite du Queensland et ancien employé d'entrepôt, a envoyé une lettre de démission au Parti travailliste australien (initiales anglaises ALP), qu'il a rejoint il y a trente ans, et a rejoint le Socialist Equality Party (SEP, Parti de l'égalité socialiste) en tant que membre électoral.

Mark Stapleton

Dans sa lettre de démission, envoyée par courrier électronique au secrétaire d'État du Parti travailliste le 28 mars, Stapleton explique son opposition et son dégoût face au soutien du Parti travailliste au génocide israélien à Gaza, soutenu par les États-Unis, et au militarisme américain dirigé contre la Russie et la Chine, notamment le pacte militaire anti-Chine AUKUS.

Stapleton écrit: «Je démissionne de mon adhésion à l’ALP en raison de son soutien sans faille à la guerre menée par les États-Unis, l’OTAN et l’UE contre la Russie et la Chine. En raison encore de l’attitude belliqueuse que nous adoptons avec les sous-marins nucléaires/ AUKUS/QUAD/Five Eyes et la manière dont nous incitons les dirigeants d’Asie et du Pacifique Sud à se joindre à la guerre militaire et économique contre la Chine. Sans parler du soutien au génocide israélien de Gaza et du retrait du financement de l’ONU pour les réfugiés palestiniens sur la base d’affirmations non fondées de Tsahal et du gouvernement israélien ».

Il explique: «J’ai été travailliste toute ma vie et j’ai participé à de nombreuses campagnes. Mais je ne soutiendrai pas la guerre, surtout contre deux pays qui ne veulent pas de guerre. Je n’ai pas entendu un seul membre actuel de l’ALP (régional ou national) s’exprimer contre le bellicisme des [ministres travaillistes] Albanese, Wong, Marles ou Conroy. Le plus choquant de tout, ce sont les mensonges que nous racontent les dirigeants de l’ALP sur l’Ukraine/la Russie et Taiwan/la Chine. Lors de la dernière campagne électorale nationale, j'ai fait part de mes inquiétudes auprès de la [ministre des Affaires étrangères] Penny Wong et du [Premier ministre] Anthony Albanese et j'ai été traité avec mépris par leurs collaborateurs.»

Stapleton a également dénoncé les attaques par le gouvernement Albanese des conditions de vie et des droits fondamentaux de la classe ouvrière, ainsi que la fermeture des frontières du pays aux réfugiés. Il écrit: «Pendant ce temps, nous avons une crise du logement, une crise du coût de la vie, une crise massive des soins de santé, une pénurie de médecins généralistes, un recul des droits sur le lieu de travail et une précarité de l’emploi grandissante, etc. etc. »

Il termine sa lettre: «Une dernière chose: refuser définitivement l’asile à un demandeur d’asile simplement parce qu’il s’approche de nos frontières en bateau pour demander l’asile est plus qu’indéfendable.»

Dans cette interview, Stapleton a expliqué pourquoi il a non seulement quitté le Parti travailliste, mais s'est également inscrit comme membre électoral du SEP pour participer à la lutte du SEP pour construire une direction socialiste révolutionnaire d’alternative dans la classe ouvrière.

Prié d´expliquer le motif de sa prise de position, Stapleton a déclaré: «J’ai été de plus en plus préoccupé ces dernières années par l’attitude des gouvernements occidentaux à l’égard de l’Ukraine et de Taiwan […] Je me suis opposé aux guerres menées par procuration contre la Russie et la Chine. Le Parti travailliste est devenu aussi mauvais que le Parti national libéral, et pas seulement en matière de politique étrangère, mais aussi par son abandon des travailleurs et des pauvres.»

Il a qualifié d’«absolument scandaleuses» les déclarations de dirigeants occidentaux, comme celles du président français Macron, que les emplois dans l’industrie de la défense étaient bons pour leur pays. Le Premier ministre Albanese s’était révélé tout aussi «dégoûtant» en faisant la promotion d’une «économie de guerre».

Stapleton a déclaré qu'il était en colère depuis longtemps, avant le génocide actuel, à propos de la situation à Gaza, mais que c’était «épouvantable de voir ce qui se passe à la télévision».

Il n'avait pas été surpris de l’appui du gouvernement travailliste à la politique de guerre soutenue par les États-Unis, mais «des choses comme l'achat de tous ces sous-marins [AUKUS]» avaient montré que le gouvernement était insensible à l'opposition. «Ils ont perdu toute crédibilité, comme Israël.»

«Nous nous dirigeons vers une guerre nucléaire, et Pine Gap [une base de surveillance américaine en Australie centrale] pourrait être la première cible. Il serait insensé que la Russie ou la Chine entrent en guerre contre les États-Unis, mais elles sont incitées à le faire.»

Stapleton a déclaré qu'il avait fait part de ces préoccupations au sein du Parti travailliste, notamment auprès de nombreux responsables et membres du Parlement, pour ensuite être rembarré. «Je pensais qu'il était approprié de lutter en interne pour des réformes, mais je n'y crois plus […] Les choses sont désormais irréparables ».

Il a déclaré que la situation actuelle avait mis en évidence la véritable nature du Parti travailliste et des syndicats. «Auparavant, ils essayaient d'obtenir de meilleures conditions pour les travailleurs, mais à présent, ils ne s'intéressent qu'aux négociations avec les employeurs. Avant, je pensais que les syndicats étaient là pour représenter les travailleurs et je les excusais de ne pas faire plus, à moins de renverser le système, mais plus maintenant. »

Interrogé sur pourquoi il est devenu membre électoral du SEP, après avoir lu le WSWS pendant quelques années, il a répondu: «J'ai été socialiste toute ma vie mais le capitalisme est maintenant à l'agonie. Nous devons nous préparer à intensifier nos efforts et à prendre la tête de la création d’une société socialiste. Je soutiens totalement la position du SEP, que les travailleurs doivent prendre le pouvoir politique et à l'échelle mondiale.»

Stapleton a déclaré qu'il souhaitait soutenir publiquement le SEP et le WSWS, ainsi que la nécessité d'une lutte mondiale pour renverser le capitalisme. «Nous assistons à la dégradation des droits des travailleurs, à la guerre et à la privatisation de l’économie. Nous avons besoin d’une propriété publique des services essentiels », a-t-il expliqué.

«Il s’agit absolument d’une lutte internationale. Je ne suis pas du tout patriote. Mon allégeance va aux travailleurs et aux pauvres du monde entier. Je suis vraiment internationaliste. Nous avons plus en commun avec les pêcheurs indonésiens qu’avec les riches australiens. »

Stapleton a encouragé vivement les autres travailleurs à rejoindre le SEP en tant que membre électoral. Le SEP a lancé le mois dernier une campagne pour recruter 1 500 membres électoraux afin d’obtenir à nouveau l'enregistrement officiel du parti. Cela lui permettra de faire figurer le nom du parti aux côtés de ses candidats sur le bulletin de vote aux prochaines élections nationales.

Ceci est essentiel car le SEP est le seul parti doté d’un programme et d’une perspective socialistes véritables pour lutter contre la guerre et les inégalités sociales et contre leur source, le système de profit capitaliste. Pour postuler pour devenir membre électoral aujourd'hui, remplissez le formulaire ci-dessous ou cliquez ici .

[Article paru en anglais le 3 avril 2024)

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