La censure de Rashida Tlaib, le soulèvement du Créole et la guerre civile américaine

La censure par le Congrès, le 7 novembre, de la représentante Rashida Tlaib pour sa condamnation du génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza – dans une motion défendue par nulle autre que la députée fasciste de Géorgie, Marjorie Taylor Greene – est une étape importante dans le déclin de la démocratie américaine. Vingt-deux démocrates se sont joints à l’ensemble de la délégation républicaine pour dénoncer Tlaib.

La représentante Rashida Tlaib, démocrate du Michigan, s’exprime lors d’un rassemblement sur le National Mall lors d’une manifestation pro-palestinienne à Washington, vendredi 20 octobre 2023. [AP Photo]

Les faits du génocide ne sont pas contestés. Ils sont diffusés en direct, à la vue du monde entier. Des personnalités israéliennes de haut rang qualifient les Palestiniens d’« animaux », exigent l’anéantissement nucléaire de Gaza et invoquent une nouvelle « Nakba » de dépossession forcée pour ses 2 millions d’habitants, entre autres déclarations à glacer le sang. Mais, bien entendu, Tlaib n’a pas été censurée en raison des faits. Son délit est d’avoir osé exprimer sa sympathie pour les Palestiniens, un sentiment qui va à l’encontre des objectifs de l’impérialisme américain.

Comme le note une perspective du World Socialist Web Site publiée le 9 novembre, c’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un membre du Congrès est censuré pour un discours politique. Il existe cependant un antécédent historique très révélateur, comme le note également la perspective :

Si Rashida Tlaib est le premier membre de la Chambre des représentants des États-Unis à être censuré uniquement pour son discours politique, il existe un autre représentant qui a été censuré pour ses actions politiques. Joshua Giddings, représentant de l’Ohio, a été censuré en 1842 pour avoir enfreint ce que l’on appelait la « règle du bâillon », imposée par la majorité démocrate pro-esclavagiste en 1836, après qu’un flot de pétitions et de résolutions antiesclavagistes eut été soumis à la Chambre. Cette règle, en vigueur jusqu’en 1844, interdisait toute discussion ou proposition à la Chambre sur le sujet de l’émancipation.

Giddings a présenté une série de résolutions en faveur de 128 esclaves qui s’étaient rebellés et avaient pris le contrôle du navire négrier américain le Créole en 1841. Ils l’ont détourné de sa route, de la Virginie vers le marché aux esclaves de La Nouvelle-Orléans, et ont forcé l’équipage à les conduire aux Bahamas, alors territoire britannique, où l’esclavage avait été aboli. Les autorités coloniales déclarèrent les esclaves libres, mais le gouvernement américain, sous la présidence de John Tyler, intenta une action en justice pour qu’ils soient rendus à leurs propriétaires.

Pour comprendre l’affaire du Créole et son lien avec la censure de Tlaib, une certaine contextualisation historique est nécessaire.

La Grande-Bretagne et les États-Unis s’étaient associés pour abolir la traite transatlantique des esclaves, respectivement en 1807 et 1808. Mais de manière perverse, l’interdiction de la traite transatlantique, associée à l’explosion de la production de coton sous l’effet de l’industrialisation britannique, a en fait augmenté la valeur des esclaves et donné vie à un commerce d’esclaves interne aux États-Unis, qui est rapidement devenu la deuxième activité la plus lucrative du Sud, après le coton lui-même, comme l’a fait remarquer l’historien Ira Berlin. [1]

L’épuisement des sols en Virginie après deux siècles de production de tabac aurait pu confirmer les espoirs des fondateurs de voir l’esclavage s’éteindre comme il l’avait fait dans le Nord au cours de ces années – Washington, par exemple, a abandonné la production de tabac pour celle de céréales à Mount Vernon, tandis que Jefferson, qui a continué à cultiver le tabac, est mort endetté de plus de 100,000 dollars à Monticello, le 4 juillet 1826. Bien que le tabac ait effectivement décliné, ce nouveau commerce intérieur d’êtres humains a relancé l’esclavage en Virginie et a relié « l’Ancien Dominion » aux nouveaux États de la « Black Belt » (nommée ainsi en raison de la riche terre alluviale propice à la production de coton), notamment la Géorgie, l’Alabama, le Tennessee, le Mississippi, la Louisiane, l’Arkansas et le Texas, dont les plantations avaient une demande apparemment insatiable de main-d’œuvre esclave.

Scène dans une plantation de tabac en Virginie, vers 1798

Beaucoup d’esclaves pris dans ce trafic inhumain étaient « vendus le long de la rivière » [sold down the river] – une expression s’appliquant aux transferts effectués le long des nombreuses rivières lentes et navigables du Sud, qui est ensuite entrée dans l’anglais américain comme un synonyme approximatif du mot « trahison ». Mais beaucoup d’autres ont été transportés sur des navires négriers, dans le cadre de la « traite côtière », comme on l’appelait. Comme ces esclaves transportés par la traite côtière ne provenaient pas d’Afrique ou d’autres pays, ils ne tombaient pas sous le coup de l’interdiction américaine et britannique de la traite transatlantique des esclaves. Cependant, parce qu’ils étaient déplacés en haute mer, le statut juridique des esclaves en tant que biens meubles pouvait éventuellement être remis en question.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le soulèvement du Créole qui, en 1841, faisait route de Newport News, en Virginie, vers La Nouvelle-Orléans, le plus grand marché d’esclaves du pays, lorsqu’un esclave du nom de Madison Washington lança une attaque qui eut raison de l’équipage, tuant l’un d’entre eux. Les esclaves du Créole, conscients que l’Empire britannique avait aboli l’esclavage en 1833, exigèrent que le navire soit dirigé vers Nassau, dans les Antilles. Arrivées le 9 novembre 1841, les autorités britanniques libérèrent 128 esclaves à bord du navire, conformément à la loi. [2]

Vue du port de La Nouvelle-Orléans en 1855

L’oligarchie sudiste et ses représentants à Washington étaient indignés. Le secrétaire d’État Daniel Webster, un whig du Nord, mena la charge diplomatique contre la Grande-Bretagne. La clameur entrainait même le risque de déclencher la guerre. En fin de compte, un arbitre choisi pour régler le différend se prononça en faveur des États-Unis, exigeant de la Grande-Bretagne qu’elle verse 110,330 dollars de dommages-intérêts aux plaignants américains qui avaient perdu leur propriété humaine.

L’affaire Créole s’est déroulée pendant ce que l’on a appelé « la crise des sections » entre le Nord et le Sud. Le système bipartite des démocrates et des whigs s’est construit sur la censure de la question de l’esclavage, tout comme les partis démocrate et républicain dépendent aujourd’hui de la censure de la question des classes sociales. Pour contrer l’influence croissante du mouvement antiesclavagiste, la littérature abolitionniste fut bannie du courrier du Sud et une « règle du bâillon » fut imposée à la lecture des pétitions abolitionnistes au Congrès, deux mesures qui contrevenaient manifestement au premier amendement.

Giddings, un membre du Congrès « notoirement connu pour avoir soutenu la rébellion des esclaves » [3], présenta une série de résolutions défendant la liberté des esclaves à bord du Créole, défiant ouvertement la règle du bâillon. Il fit valoir qu’étant donné que le Créole se trouvait en haute mer et naviguait sous pavillon américain, « les personnes à bord cessaient d’être soumises aux lois sur l’esclavage » des États du Sud. Au contraire, c’était la loi nationale qui s’appliquait, et les esclaves, en prenant le contrôle du navire et en le faisant naviguer vers les Antilles britanniques, n’avaient que fait valoir « leurs droits naturels en matière de libertés individuelles ».

Joshua Giddings

Bien que Giddings fut censuré à une majorité de 125 contre 69, avec des membres de son propre parti whig rejoignant la majorité, et bien qu’il n’eut pas le droit de s’exprimer pour sa propre défense, il finit par être « doublement justifié », comme l’écrit James Oakes. [4] Tout d’abord, après avoir démissionné, il est renvoyé au Congrès par ses électeurs d’Ashtabula, dans l’Ohio, à l’issue d’un vote écrasant quelques mois plus tard. Deuxièmement, son interprétation constitutionnelle de l’esclavage – à savoir qu’il s’agissait d’une institution étatique et non fédérale, et que le gouvernement national pouvait donc légiférer contre l’esclavage lorsque les lois des États ne s’appliquaient pas – est devenue la stratégie juridique centrale du mouvement antiesclavagiste qui « allait traverser la politique des années 1850, être formulée par Abraham Lincoln en tant qu’homme politique et président, et enfin être rendue explicite dans la Constitution par les amendements à la Constitution adoptés après la guerre civile », selon les termes de William Lee Miller. [5]

La règle du bâillon a été abrogée en 1844, deux ans après la censure de Giddings. Ce fut une douce victoire pour John Quincy Adams, ancien président et fils du père fondateur John Adams. Quincy Adams avait été le leader infatigable de la lutte contre la règle du bâillon. Auparavant, en 1840, il avait été l’avocat victorieux de la défense des Africains – emmenés illégalement en esclavage – qui s’étaient mutinés à bord du navire Amistad. Plus tard, il a mené le combat contre l’annexion du Texas par l’administration Polk et contre la guerre avec le Mexique, une tentative d’expansion de l’esclavage qui allait coûter au Mexique plus de la moitié de son territoire. Le 21 février 1848, Adams est victime d’une grave attaque cérébrale au Congrès et meurt deux jours plus tard. Le jour même où Adams s’effondrait, un jeune membre du Congrès originaire de l’Illinois, Abraham Lincoln, siégeait pour la première fois à la Chambre des représentants. Lincoln partagea la chambre de Giddings pendant son unique mandat au Congrès.

John Quincy Adams

La victoire de Giddings dans l’affaire du Créole indiquait que le sentiment de la population évoluait contre l’esclavage. De même, bien que Tlaib ait été censurée, le sentiment dominant à l’échelle mondiale, qui se renforce de jour en jour, est que le meurtre de masse des Palestiniens est un crime aux proportions historiques. Au Capitole, l’opposition au génocide est isolée. Mais parmi les masses laborieuses du monde, un profond sentiment de solidarité domine, comme le prouve ce qui pourrait bien être la plus grande vague de manifestations antiguerre de l’histoire mondiale.

Les membres actuels du 118e Congrès, on peut le supposer, ne savent presque rien de la crise sectionnelle, et encore moins de la censure de Giddings appliquée par leurs prédécesseurs du 27e Congrès. La cupidité et la vénalité de ces soi-disant « représentants du peuple » n’ont d’égal que leur ignorance de l’histoire. S’ils connaissaient un tant soit peu le passé, ils sauraient peut-être que l’histoire montre, un nombre incalculable de fois, que les opprimés se soulèvent contre leurs oppresseurs.

De la Jacquerie paysanne contre la noblesse française en 1358 à la rébellion de Pontiac en 1763, en passant par la rébellion des Boxers en Chine en 1899 et le soulèvement des Mau Mau au Kenya contre les Britanniques en 1955, de tels soulèvements sanglants se sont produits à maintes reprises. L’histoire montre également que les rebelles tuent non seulement des soldats, mais aussi des civils. On pense, par exemple, que les forces autochtones de Pontiac ont tué plus de 500 colons dans l’ouest de la Pennsylvanie et dans d’autres régions frontalières, souvent de manière très brutale. Pourtant, les historiens sérieux ne se contentent pas de condamner ces soulèvements. Il est généralement admis que les insurgés s’en prenaient aux conditions qui avaient été fortement dictées par leurs oppresseurs.

Les soulèvements d’esclaves dans le Sud américain, comme celui à bord du Créole, s’inscrivent dans cette longue histoire de rébellion. Les exemples sont nombreux : la rébellion de Bacon en 1676, le soulèvement de la côte allemande de Louisiane en 1811, la conspiration de Denmark Vesey en 1822, le soulèvement de Nat Turner en 1831, la mutinerie de l’Amistad en 1839 et le raid de John Brown sur Harpers Ferry en 1859, pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus célèbres. Ces révoltes d’esclaves ont toutes échoué, à l’instar des éruptions périodiques des paysans européens. Tuer un maître dans le Sud ou un seigneur en Russie, saccager sa plantation ou son manoir, voire brûler les documents dont les esclaves et les paysans savaient, d’une manière ou d’une autre, qu’ils codifiaient leur avilissement, rien de tout cela ne pouvait renverser un système économique tout entier.

Abraham Lincoln

Pourtant, les soulèvements d’esclaves du Sud s’inscrivent dans une évolution historique qui a finalement abouti à la guerre civile – une révolution menée et organisée par Lincoln et le parti républicain. Cette révolution a déclenché, par le biais de la Proclamation d’émancipation, un exode d’esclaves qui s’est développé parallèlement aux mouvements des forces de l’Union dans le Sud. Partout où la Grande Armée de la République s’est aventurée, ce que W.E.B du Bois à appelé une « grève générale » des esclaves a suivi. Un tel soulèvement généralisé des esclaves avait été prédit par Frederick Douglass dès 1853 dans un court roman qu’il avait écrit en s’inspirant du Créole. « Il y a d’autres Madison Washington dans le Sud », écrit Douglass à propos du chef de la mutinerie des esclaves. « Et le temps n’est peut-être pas loin où le sud tout entier présentera à nouveau une scène semblable à celle du pont du Créole ». [6]

Trotsky, dans son brillant ouvrage Leur morale et la nôtre, a établi le lien entre la violence révolutionnaire de la guerre de Sécession et celle de la révolution russe, ainsi que tous les soulèvements des opprimés. Il a écrit :

L’importance de Lincoln réside dans le fait qu’il n’a pas hésité à recourir aux moyens les plus sévères lorsqu’ils se sont avérés nécessaires pour atteindre un grand objectif historique, à savoir le développement d’une jeune nation. La question n’est même pas de savoir lequel des camps en guerre a causé ou subi le plus grand nombre de victimes. L’histoire a des critères différents pour évaluer la cruauté des nordistes et celle des sudistes pendant la guerre civile. Un propriétaire d’esclaves qui, par la ruse et la violence, enchaîne un esclave, et un esclave qui, par la ruse et la violence, brise les chaînes – que les méprisables eunuques ne nous disent pas qu’ils sont égaux devant un tribunal de moralité !

Comme le suggère également l’intuition de Trotsky, les classes dirigeantes dans l’histoire – les seigneurs, les maîtres, les colonisateurs et les capitalistes – réagissent toujours avec une grande indignation morale aux soulèvements des opprimés : comment osent-ils ? John Brown a fait valoir un point de vue similaire lorsqu’il a déclaré au tribunal, lors de son procès pour sa tentative avortée de déclencher un soulèvement d’esclaves à Harpers Ferry en 1859 :

Si j’étais intervenu au nom des riches, des puissants, des intelligents, des soi-disant grands, ou au nom de l’un de leurs amis [...] et si j’avais souffert et sacrifié ce que j’avais dans cette intervention, cela aurait été correct ; et tous les membres de ce tribunal auraient considéré qu’il s’agissait d’un acte méritant une récompense plutôt qu’une punition. [...] Je crois que le fait d’intervenir comme je l’ai fait – comme je l’ai toujours admis librement – en faveur de Ses pauvres méprisés n’était pas une erreur, mais la chose à faire.

Brown a été pendu le 2 décembre 1859. Il a laissé une dernière note prophétique dans sa cellule de prison : « Je suis maintenant certain que les crimes de ce pays coupable ne seront jamais effacés que par le sang ». La guerre de Sécession éclate 16 mois plus tard. Les soldats de l’Union marchèrent vers la bataille en chantant l’hymne « John Brown’s Body » :

Il prit Harper’s Ferry, avec ses dix-neuf hommes si peu,

Effraya la vieille Virginie jusqu’au tréfonds de son être ;

Ils le pendirent comme traître, eux, la bande de traîtres,

Mais son âme marche toujours.

La peur mortelle des classes dirigeantes – la certitude intérieure qu’un jour viendra où les comptes seront réglés – est également révélée par la vengeance furieuse et psychopathe qu’elles exercent contre les soulèvements, comme les Palestiniens en font actuellement l’expérience, et qui s’est si souvent manifestée dans les représailles sadiques des maîtres d’esclaves.

Comme Hegel l’a observé dans sa dialectique du seigneur et de l’esclave dans la Phénoménologie de l’esprit de 1805-1806 – une section de son œuvre qui a été influencée par le grand soulèvement des esclaves de la révolution haïtienne – l’être même du maître n’est garanti que par l’assujettissement de l’esclave, et vice-versa. Frederick Douglass, observe son biographe David Blight, semble avoir été en quelque sorte « intuitivement conscient de la célèbre intuition de Hegel ». [7] Comme l’a dit le grand abolitionniste en introduisant la section de son autobiographie décrivant sa propre rébellion physique contre un surveillant brutal, M. Covey : « Vous avez vu comment un homme est devenu un esclave ; vous verrez comment un esclave est devenu un homme ». Douglass s’exprimait peut-être au nom de tous les esclaves et de tous les opprimés lorsqu’il a ajouté, dans un commentaire sur son état d’esprit à la suite de la raclée qu’il avait infligée à Covey, qu’il avait résolu que « même si je restais un esclave dans la forme, le jour où je pourrais être un esclave dans les faits fût passé pour toujours ».

Frederick Douglass

Pourtant, l’histoire illustre que pour renverser des ordres sociaux oppressifs, les actions violentes d’individus et de petits groupes ne suffisent pas. La violence révolutionnaire organisée des masses est nécessaire. C’est ce que Trotsky avait à l’esprit lorsqu’il a écrit que Lincoln « n’a pas hésité devant les moyens les plus sévères » posés par l’évolution de la situation. Lincoln aurait été d’accord avec l’évaluation de Trotsky, déclarant un jour : « Je ne prétends pas avoir contrôlé les événements, mais j’avoue sans ambages que ce sont les événements qui m’ont contrôlé ».

Dans son premier discours inaugural, prononcé un mois avant Fort Sumter, la première bataille de la guerre civile, Lincoln avait offert au Sud un rameau d’olivier, faisant appel aux « meilleurs anges de notre nature ». Dans son deuxième discours, prononcé un mois avant son assassinat, Lincoln a fait la promesse brûlante d’un châtiment historique :

Nous espérons ardemment – nous prions avec ferveur – que ce puissant fléau de la guerre disparaisse rapidement. Cependant, si Dieu veut qu’il se poursuive jusqu’à ce que toutes les richesses accumulées par l’esclave au cours de ses deux cent cinquante années de labeur sans contrepartie soient englouties et jusqu’à ce que chaque goutte de sang versée par le fouet soit payée par une autre versée par l’épée, comme il a été dit il y a trois mille ans, il faut encore dire que « les jugements du Seigneur sont vrais et justes dans leur ensemble ».

[1] Berlin, Ira. Many Thousands Gone: The First Two Centuries of Slavery in North America. Cambridge, Massachusetts : Belknap Press of Harvard University Press, 1998.

[2] Miller, William Lee. Arguing about Slavery: John Quincy Adams and the Great Battle in the United States Congress. First Vintage books edition. New York: Vintage Books, 1998 : 444-446.

[3] Sinha, Manisha. The Slave’s Cause: A History of Abolition. New Haven: Yale University Press, 2016: 414.

[4] Oakes, James. The Crooked Path to Abolition: Abraham Lincoln and the Antislavery Constitution. New York, NY : W.W. Norton & Company, 2022: 47.

[5] Miller, 448.

[6] Blight, David W. Frederick Douglass: Prophet of Freedom. First Simon & Schuster hardcover edition. New York: Simon & Schuster, 2018: 249.

[7] Blight: 40.

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