We Want Them Infected: L’intégration de la pseudoscience dans la réponse des États-Unis à la pandémie

We Want Them Infected (Nous voulons qu’ils soient infectés), du Dr Jonathan Howard, est une prise de position significative contre les efforts visant à réécrire l’histoire de la pandémie de COVID-19 et à promouvoir la pseudoscience mortelle du mouvement antivaccin. Le livre s’ouvre avec cette citation du Dr Paul Alexander, qui a été fonctionnaire du ministère américain de la Santé et des Services sociaux pendant le gouvernement Trump:

Les nourrissons, les enfants, les adolescents, les jeunes, les jeunes adultes, les personnes d’âge moyen ne souffrant d’aucune pathologie, etc. présentent un risque nul ou faible [...] c’est pourquoi nous les utilisons pour développer l’immunité [...] nous voulons qu’ils soient infectés [...]

Cet appel à l’infection massive de la population a été lancé en juillet 2020, quelques mois seulement après le début de la pandémie qui a tué plus de 1,2 million de personnes aux États-Unis et provoqué une surmortalité estimée à 27 millions de personnes dans le monde.

We Want Them Infected [Photo by jonathanhowardmd.com]

En tant qu’individu, le Dr Alexander est un fanatique fasciste qui s’est ensuite rendu à l’émission Infowars d’Alex Jones pour râler sur la façon dont les vaccins ont contaminé les stocks de sang et appeler à l’exécution publique de tous les responsables de la santé et de tous les politiciens qui ont fait la promotion des vaccins ou des mesures de contrôle des infections, tout en vantant ses propres remèdes miraculeux. Mais son appel à l’infection massive s’inscrivait dans le cadre d’une attaque plus large contre la santé publique, menée par une série de médecins et de scientifiques travaillant dans des instituts de recherche de premier plan, ainsi que par des fonctionnaires et des personnalités des médias du monde entier.

Le 13 mars 2020, l’épidémiologiste suédois Anders Tegnell a fait de l’infection intentionnelle des enfants une politique gouvernementale. Cela a ensuite été repris par le commentateur du New York Times, Thomas Friedman, qui a fait l’éloge de l’approche suédoise en écrivant: «Ce remède [le confinement] – même pour une courte période – est-il pire que la maladie?» Cette phrase – «le remède ne doit pas être pire que la maladie» – a été immédiatement reprise par Donald Trump aux États-Unis, Boris Johnson au Royaume-Uni, Jair Bolsonaro au Brésil, Narendra Modi en Inde et d’autres personnalités fascistes.

La justification pseudoscientifique de l’immunité collective par l’infection de masse a ensuite été formulée de la manière la plus claire dans la déclaration de Great Barrington d’octobre 2020, et c’est sur ce point que le Dr Howard concentre son livre.

L’idée maîtresse de la déclaration était que les personnes de moins de 65 ans avaient peu de chances de mourir du COVID-19, et que si elles vivaient normalement et étaient infectées, la pandémie prendrait fin dans les trois à six mois, à mesure que les gens gagneraient en immunité grâce à l’infection. Les organisateurs de la déclaration ont ensuite fondé l’Institut Brownstone, un groupe de réflexion chargé de poursuivre l’attaque contre la santé publique. Jonathan Howard appelle les médecins et les chercheurs qui gravitent dans l’orbite élargie de l’Institut Brownstone des «médecins anticonformistes».

Dr Jonathan Howard [Photo: jonathanhowardmd.com]

Les principaux auteurs de ce manifeste de la mort, le Dr Jay Bhattacharya de l’Institut Hoover de l’Université de Stanford, le Dr Martin Kulldorff de Harvard, la Dre Sunetra Gupta d’Oxford et leurs collègues ont émergé en tant que centre de désinformation, tout à fait disposé à mentir et à falsifier la recherche pour soutenir leur objectif de saper les mesures fondamentales de la santé publique.

Howard écrit:

Des médecins et des scientifiques de nos universités les plus prestigieuses ont convaincu des millions d’Américains que le COVID n’était dangereux que pour les personnes âgées et les infirmes. Ils ont influencé des hommes politiques puissants, qui souhaitaient également que le virus se propage à grande échelle. Tandis que des médecins de première ligne débordés suppliaient le public d’éviter le virus, d’autres médecins, totalement à l’abri des conséquences de leurs paroles, s’efforçaient de saper ces efforts.

En réalité, les effets que le COVID-19 continue d’avoir sur les enfants sont sinistres. Selon les chiffres des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), plus de 200.000 enfants ont été hospitalisés aux États-Unis à cause du COVID-19, dont 2.320 sont décédés à ce jour, ce qui en fait de loin la maladie infectieuse la plus mortelle chez les enfants.

Au-delà de la phase aiguë de la maladie, les enfants peuvent être touchés par toute une série de conséquences à long terme. Jusqu’à un quart des enfants présentent des symptômes persistants du COVID quatre semaines ou plus après l’infection initiale. Une étude récente a montré que les nourrissons infectés par COVID-19 sont plusieurs fois plus susceptibles de développer un diabète de type 1. En fin de compte, la plus grande réfutation de la pseudoscience de la «protection ciblée» de la Déclaration est que plus de 200.000 enfants aux États-Unis et plus de 10 millions dans le monde ont perdu un parent ou une personne s’occupant d’eux à cause du COVID.

Ce livre montre comment, dès le début de la pandémie, les chiffres de la déclaration n’étaient pas seulement erronés, mais aussi faux, d’une manière qui ne peut être obtenue par une science honnête. Pour ne citer qu’un des nombreux exemples donnés par le Dr Howard, la déclaration de Great Barrington a affirmé:

Si la réponse immunitaire du virus est semblable à celle des autres coronavirus, la guérison de l’infection fournira une protection durable contre la réinfection, soit une immunité complète, soit une protection qui rendra moins probable une réinfection sévère.

Un an plus tard, alors que le début de la vague Omicron avait réduit à néant les efforts déployés pour occulter les réinfections, la Dre Gupta a affirmé exactement le contraire:

Une chose que nous avons toujours sue, parce que d’autres coronavirus circulent, c’est que nous perdons très rapidement notre immunité contre l’infection, que le virus change ou non.

Cela allait devenir le modèle adopté par les médecins anticonformistes: mentir sur leurs déclarations antérieures qui s’étaient révélées fausses, ou les ignorer tout simplement. Sur toutes les questions, le nombre estimé de décès, le danger pour les enfants, le seuil d’immunité collective, les risques liés aux nouveaux variants, et bien d’autres encore, ce réseau de médecins avait franchement tort.

Le Dr Howard aborde la question avec des citations méticuleuses et un souci du détail qui lui viennent de son expérience de la lutte contre le mouvement antivaccin et de la rédaction d’articles pour le site internet «Science Based Medicine», des années avant le début de la pandémie.

Au chapitre 7, Howard consacre 25 pages à des citations directes de médecins anticonformistes prédisant la fin imminente de la pandémie, de mars 2020 à décembre 2022, date à laquelle il a écrit son livre. Il se contente d’indiquer le nombre officiel de décès au moment où chaque prédiction a été faite. Voir ces marchands de mort proclamer que le pire de la pandémie était passé alors que, vague après vague, le bilan passait de quelques centaines à plus d’un million de morts est une démonstration simple mais irréfutable du détachement de la réalité dont font preuve ces médecins à contre-courant.

Dû au fait qu’ils sont prêts à dire n’importe quoi tant que cela va à l’encontre des mesures de santé publique, ces médecins sont devenus les conseillers de politiciens d’extrême droite et ont été constamment interviewés dans les journaux, les magazines, les podcasts et à la télévision.

Bhattacharya et Kulldorff étaient en contact régulier avec le gouvernement Trump, et leur collègue du Hoover Institute, Scott Atlas, est devenu le principal conseiller de Trump sur le COVID. Bhattacharya a ensuite conseillé l’attaque du gouverneur de Floride Ron DeSantis sur les mesures de santé publique. DeSantis a nommé un autre signataire de la déclaration de Great Barrington, Joseph Ladapo, un ancien professeur de l’UCLA formé à Harvard et fanatique antivaccin, à la tête du ministère de la Santé de l’État. La Dre Gupta a conseillé le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, et on lui attribue en particulier la levée des mesures de santé publique face à la deuxième vague qui a frappé ce pays.

Scott Atlas, conseiller à la Maison-Blanche, avec les auteurs de la déclaration de Great Barrington, Jay Bhattacharya, Sunetra Gupta et Martin Kulldorff, lors de leur rencontre avec Alex Azar, alors directeur des services de santé et des services sociaux, le 5 octobre 2020 [Photo: Scott Atlas (Twitter)]

Le Dr Howard, professeur agrégé à l’hôpital NYU Langone et chef du service de neurologie de l’hôpital Bellevue, a eu une expérience de la pandémie très différente de celle de ces idéologues de droite. Lorsque New York a été submergée lors de la première vague, le Dr Howard s’est porté volontaire pour travailler dans le service COVID. Une partie du chapitre 2 décrit la lutte effroyable du personnel soignant contre un nouveau virus:

Le personnel hospitalier entendait également les appels incessants du «code bleu», qui convoquait l’équipe chargée des voies respiratoires dans une autre salle. Il m’arrivait souvent d’apprendre, en arrivant le matin, que la moitié des personnes que j’avais quittées la veille étaient mortes ou avaient été transférées à l’unité de soins intensifs [...] La personne la plus jeune que j’ai vue mourir était un homme de 23 ans qui ne souffrait d’aucune affection sous-jacente. Il était capable de respirer lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, mais il avait perdu toute sensibilité, incapable de parler ou de bouger. Plusieurs jours avant sa mort, je l’ai fait souffrir en posant maladroitement une sonde naso-gastrique pour qu’il puisse être nourri. Nous ne savions pas qu’il allait mourir et il avait besoin d’être nourri. J’y pense encore souvent.

Alors que le personnel soignant se battait bec et ongles pour sauver des vies et que les travailleurs exigeaient des mesures de santé et de sécurité, ces médecins anticonformistes exigeaient la fin du port du masque, s’opposaient aux vaccins et encourageaient l’infection de masse.

Le dernier chapitre de We Want Them Infected est l’un des plus accablants. Occupant un tiers du livre, il reprend 27 faux arguments utilisés par ces médecins contre la vaccination COVID-19. Pour chacun d’entre eux, Howard commence par citer exactement le même raisonnement que celui utilisé par les fanatiques antivaccin avant la pandémie. Le lien direct est frappant.

Dans «Faut-il laisser les enfants attraper l’Omicron» (Should We Let Children Catch Omicron) de février 2022, Vinay Prasad, oncologue à l’UC San Francisco et auteur pour le Brownstone Institute, et Allison Krug défendent les «avantages» de l’infection des enfants par le COVID:

Ce dont les enfants ont vraiment besoin, c’est d’un retour à la normale. Et lorsqu’il s’agit de maladies infectieuses, la normalité signifie un monde où ils sont régulièrement exposés à des maladies virales et où ils les surmontent. Pour les enfants, tomber malade et se rétablir fait partie d’une vie naturelle et saine […] Les parents doivent considérer que l’exposition est le meilleur moyen de protéger leurs enfants contre les variants de l’avenir. En fait, il est imprudent de laisser les enfants vieillir avec le risque plus grave d’une maladie qu’il est préférable de traiter lorsqu’ils sont plus jeunes.

À titre de comparaison, voici comment la Dre Suzanne Humphries, homéopathe antivaccin de longue date, décrivait la rougeole en juin 2013:

Aujourd’hui, un demi-siècle après la banalisation des vaccins contre la rougeole, et deux ou trois générations plus tard, alors que l’on s’attendait à contracter régulièrement la rougeole pendant l’enfance, la rougeole est désormais considérée comme une maladie potentiellement mortelle sans aucune qualité rédemptrice. Cependant, un regard sur la littérature médicale du passé nous montre que la rougeole sauvage peut en effet avoir procuré des avantages immunologiques aux personnes infectées.

We Want Them Infected démontre de manière implacable que les arguments utilisés par la déclaration de Great Barrington et les médecins anticonformistes en faveur d’une «immunité naturelle» par l’infection ne sont pas nouveaux, mais simplement repris du mouvement antivaccin.

L’un des points forts de l’ouvrage du Dr Howard est sa maîtrise des informations techniques et sa connaissance des techniques de la rhétorique utilisées par les militants antivaccins pour éluder les questions scientifiques. Il démontre amplement que les médecins en question trahissent les principes de base de la science.

Dans le cadre défini par le Dr Howard, des lacunes importantes subsistent toutefois lorsqu’il aborde les forces politiques qui défendent ces idées. Il traite brièvement de Jeffrey Tucker, le défenseur libertarien du travail des enfants qui, en tant que directeur éditorial de l’Institut américain de recherche économique d’extrême droite, a coordonné la déclaration de Great Barrington et l’Institut Brownstone. Il montre en outre les liens entre divers médecins anticonformistes et des politiciens républicains, mais ne tient pas compte de la promotion importante de ces personnalités par le Parti démocrate et les forces de la pseudo-gauche.

Le magazine Jacobin, l’organe officieux des Socialistes démocrates d’Amérique, a accordé une interview élogieuse au Dr Kulldorff en septembre 2020. La Fédération américaine des enseignants (AFT) a organisé une réunion publique avec le Dr Bhattacharya et d’autres écrivains de Brownstone pour promouvoir la réouverture des écoles sans mesures d’atténuation.

La présidente multimillionnaire de l’AFT et membre du Comité national démocrate, Randi Weingarten, a également déclaré la fin de la pandémie juste avant la vague désastreuse d’Omicron, tout en faisant la promotion de la Dre Lucy McBride pro-infection. Dans un bref passage que le Dr Howard ne développe pas, il cite le Dr Bhattacharya qui se réjouit que les CDC aient finalement adopté la position de la déclaration de Great Barrington en août 2022.

L’assemblée de l’AFT avec une organisation de parents de droite et des partisans de l’«immunité collective». [Photo: AFT]

Avec l’émergence du variant Omicron à la fin de l’année 2021, de larges pans de l’establishment politique capitaliste et des médias ont adopté de grandes parties de la déclaration de Great Barrington. Ils ont déclaré faussement que le nouveau variant était «bénin» et qu’il s’agissait d’une «vaccination par virus vivant». David Leonhardt, du New York Times, a écrit: «Le COVID ressemble de plus en plus au genre de risque sanitaire que les gens acceptent tous les jours».

Ezekiel Emanuel, opposant notoire à une espérance de vie élevée, s’est lancé dans une campagne médiatique avec les anciens conseillers de Biden, les docteurs Michael Osterholm et Céline Gounder, appelant à cesser de compter les décès dus au COVID et à «reconnaître que le SRAS-CoV-2 n’est qu’un virus respiratoire parmi d’autres en circulation». Le maire démocrate de New York, Eric Adams, a déclaré: «Il est temps d’ouvrir et de nourrir notre écosystème, notre écosystème financier».

L’adhésion aux arguments de l’«immunité collective» s’est étendue jusqu’au sommet de l’administration Biden, où le Dr Ashish Jha a été nommé coordinateur de la réponse au COVID-19 à la Maison-Blanche. Ashish Jha est surtout connu pour avoir soutenu la scolarisation en personne bien avant que les vaccins pédiatriques ne soient disponibles et pour s’être opposé à l’obligation de porter le masque.

Le 17 janvier 2022, jour où plus de 800.000 Américains ont été infectés par le COVID-19 et où 1397 personnes sont mortes de la maladie, il a déclaré à CNBC : «J’espère qu’Omicron nous donnera les leçons dont nous avons besoin pour gérer le reste de cette pandémie, quelle que soit sa durée, et pour passer à une nouvelle normalité, dans laquelle nous traiterons ce virus beaucoup plus comme un phénomène endémique».

Le même mois, Rochelle Walensky, directrice des CDC, a déclaré : «Le nombre écrasant de décès, plus de 75 %, est survenu chez des personnes qui présentaient au moins quatre comorbidités, il s’agit donc vraiment de personnes qui ne sont pas en bonne santé au départ, et oui, des nouvelles vraiment encourageantes dans le contexte d’Omicron.» Le conseiller médical en chef du président, Anthony Fauci, a transmis ce message au Forum économique mondial en déclarant : «La question de savoir si Omicron sera ou non le vaccin à virus vivant que tout le monde espère reste ouverte».

Ces commentaires macabres qui prônent l’infection de masse comme moyen d’échapper à la pandémie au prix acceptable du sacrifice de ceux qui étaient déjà «malades» s’inscrivent confortablement dans les contorsions des médecins anticonformistes.

La Dre Rochelle Walensky, directrice des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, s’exprime lors d’une interview accordée à l’Associated Press, le mercredi 8 décembre 2021, à Atlanta. Walensky s’est jointe au chœur médiatique qui a déclaré prématurément qu’Omicron était «bénin».

En fin de compte, Howard laisse sans réponse la question qui se cache derrière le livre : «Pourquoi, à mesure que la pandémie progressait, tant d’éminents médecins d’institutions de premier plan, dont certains avaient publié des travaux de recherche tout à fait respectables, ont-ils adopté des positions anti-scientifiques depuis longtemps démenties?»

De nombreuses positions de la Déclaration étaient clairement fausses dès le départ, et comme de plus en plus de personnes mouraient, et que leurs revendications exigeaient d’effacer la dure réalité des quatre dernières années, leurs politiques ont été de plus en plus adoptées par les gouvernements à travers le monde. Le Dr Fauci d’avant la pandémie aurait eu du mal à croire qu’il allait déclarer à la BBC, dans une interview donnée en août 2023, que «les personnes vulnérables seront laissées pour compte».

Léon Trotsky, qui n’est pas étranger aux tentatives de falsification de l’histoire, a écrit dans sa biographie de Staline :

Il faut d’abord que le mensonge soit un besoin. Il doit servir des intérêts sociaux précis. Ces intérêts doivent être objectivement ancrés dans les besoins du moment. Ce n’est qu’à cette condition que le mensonge peut devenir un facteur historique.

Dès le début de la pandémie, les milieux d’affaires ont reculé devant l’impact et le coût des mesures de santé publique visant à maitriser la pandémie. Décrivant la déclaration de Great Barrington peu après sa rédaction, le World Socialist Web Site a écrit :

La déclaration de huit paragraphes ne cite aucune donnée scientifique et ne tente pas sérieusement d’argumenter. Il s’agit plutôt d’une série d’affirmations construites rétroactivement à partir de la demande des grandes entreprises américaines d’abandonner les mesures de santé publique visant à contenir la pandémie.

Une partie de la classe moyenne aisée, des médecins qui ne voient pas de patients, des podcasteurs, des marchands d’art, isolés par un travail à distance et un meilleur accès aux soins de santé, ont comparé les sacrifices exigés par les mesures de santé publique de base à leur risque personnel de décès, et ont été dégoûtés.

Depuis l’invention des premières vaccinations antivarioliques il y a des centaines d’années, des militants anti-science et des escrocs s’y sont opposés, y compris des médecins accrédités, mais le mouvement anti-vaccin est resté résolument en marge de la médecine. Avec la pandémie de COVID-19, cette pseudoscience a fourni un cadre tout trouvé à des sections de la classe moyenne désorientée pour s’aligner sur une attaque beaucoup plus large contre les mesures de santé publique par les deux grands partis d’affaires.

Un exemple frappant est l’importance accordée à Robert F. Kennedy Jr. Howard a écrit le livre avant que Kennedy n’annonce sa campagne présidentielle, mais il utilise régulièrement les positions anti-vaccins et anti-scientifiques de Kennedy comme référence pour réfuter les médecins anticonformistes.

Les mensonges anti-science et les remarques antisémites de Kennedy l’ont longtemps tenu à l’écart de la «société respectable», mais il est maintenant promu comme un politicien sérieux par des commentateurs aussi divers que le néonazi Nick Fuentes et Briahna Joy Grey de Socialist Alternative. L’organisation à but non lucratif antivaccin Children’s Health Defense de Kennedy a vu son financement monter en flèche, passant d’un peu plus de 2 millions de dollars par an en 2019 à 15,7 millions de dollars en 2021.

Capture d’écran d’un récent dîner à New York au cours duquel le candidat démocrate à la présidence Robert F. Kennedy Jr. a affirmé qu’il existait des preuves que le COVID-19 avait été génétiquement modifié pour épargner «les juifs et les Chinois». [Photo: Doug Maffia and Jules Hamilton/New York Post]

La conclusion de We Want Them Infected reconnaît les limites du livre. Le Dr Howard signale de nombreuses autres formes de désinformation sur la pandémie, de l’ivermectine à l’opposition au port du masque, qu’il n’aborde pas. Il émet également, en passant, une saine critique de la réponse officielle à la pandémie. Il fustige l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour avoir nié la transmission aérienne du SRAS-CoV-2 et l’administration Biden pour avoir «officiellement capitulé devant le virus». Après avoir noté que 700.000 Américains étaient morts depuis l’entrée en fonction de Biden, il cite sèchement le commentaire de l’entraîneur de la NFL Bill Parcells : «Vous êtes ce que votre dossier dit que vous êtes».

Le COVID-19 restant l’une des principales causes de décès, il est essentiel que les travailleurs connaissent l’histoire réelle de la pandémie et l’origine des conceptions utilisées pour justifier la fin des mesures de santé publique. We Want Them Infected constitue une excellente ressource pour comprendre comment des médecins anticonformistes ont reconditionné de vieux mensonges pour une nouvelle maladie.

(Article paru en anglais le 31 octobre 2023)

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