Le WSWS a interviewé des jeunes et des travailleurs dans plusieurs manifestations contre la Loi El Khomri dans différentes villes de France.
Un étudiant à Marseille a dénoncé les conséquences de la loi : « La loi nous dérange car elle facilite le licenciement. Elle donne des avantages aux patrons et très peu aux salariés, déjà que les patrons ont plus de droits, si on leur donne plus, cela ne nous donnera plus aucun plaisir d'aller travailler. Je fais un BTS pour travailler plus rapidement, ils perdent leurs avantages. ... A quoi ça sert de faire des études si c'est pour être mal payé » ?
Il a ajouté, « Si on nous prive trop de choses il y aura une guerre civile comme beaucoup de monde le dit, et si ça continue dans les prochaines années, cela va arriver ».
A une autre manifestation à Marseille, William, un lycéen, a déclaré s'opposer « en premier à la régression du travail. J'ai voulu faire une banderole, je n'ai pas eu le temps, avec 'il y a cent ans chaire à canon maintenant chaire à patron' ».
William a critiqué l'état d'urgence et les lois sécuritaires qu'ont fait passer des gouvernements successifs en France : « C'est mal approprié, le président peut demander de faire écouter tout le monde. Je pense que le prétexte du terrorisme pour l'état d'urgence n'est pas justifié. Même si Daesh on leur enlève leur territoire, il y aura toujours des personnes pour commettre des attentats. »
A Amiens, des travailleurs de Valeo, des lycéens, et des étudiants ont manifesté ensemble contre la Loi El Khomri.
Un lycéen de l'établissement Eduard Gant a indiqué qu'il ne croyait pas du tout aux promesses du PS que la Loi El Khomri bénéficiera aux travailleurs : « Si les patrons deviennent plus compétitifs et font plus de benefs, ils les garderont pour eux. Hollande, il défend les patrons ».
A Paris, le WSWS a parlé à un demandeur d'emploi qui avait rejoint une manifestation contre la Loi El Khomri.
Interrogé sur son opinion des syndicats, il a dit : « Le problème c’est que les syndicats traditionalistes sont avec le patronat ils ne représentent rien aujourd’hui. Ils vivent uniquement pour faire en sorte qu’ils touchent un maximum d’aide à faire vivre leur structure avant tout et ils ne représentent plus ce pourquoi ils devraient se battre à savoir défendre les salariés et les travailleurs. Il y a beaucoup de syndicats qui ne sont plus représentatifs ».
Il a laissé éclater sa colère contre le Parti socialiste. Le PS « a trahi, ça fait depuis les années 80 qu’il trahit. Là ils sont passés à un niveau supérieur. Ils étaient côté centriste dans les années 80 et là ils sont passés carrément à droite voire extrême droite avec des lois liberticides. Donc ils ne représentent plus rien pour moi, ils n’existent plus. Je pense qu’ils se sont tirés une balle dans le pied. Et ils font en sorte d’attirer des électeurs de droite, mais ça ne marchera pas. Il faut là aussi qu’on crée un nouveau vrai mouvement social et qui soit indépendant du PS ».
Il a également insisté que, dans une économie mondialisée, il est impossible de lutter pour les acquis et les droits sociaux des travailleurs à l'intérieur de la seule France.
Il a dit, « On ne peut pas s’occuper des travailleurs uniquement en France et se désintéresser des conditions des travailleurs à l’étranger. Aujourd’hui les conditions de travail qu’ils essaient de nous imposer, elles existent dans le monde, voire encore pire comme condition de travail. Ce n’est pas parce que c’est en dehors de nos frontières que c’est acceptable ».