Le 5 Décembre 1965, le président français Charles de Gaulle échoue à obtenir la majorité au premier tour de la première élection présidentielle au suffrage universel direct sous la Ve République, obtenant 45 pour cent des voix. Le 19 décembre, de Gaulle remporta le deuxième tour contre François Mitterrand qui était soutenu par le Parti socialiste et le Parti communiste français (SFIO et PCF respectivement) aussi bien que le pro-capitaliste Parti radical. Mitterrand a obtenu 31,72 pour cent des voix au premier tour et 44,80 pour cent au second.
La plupart des commentateurs officiels s’attendaient à ce que de Gaulle remporte le scrutin au premier tour et plusieurs candidats potentiels avaient en fait refusé d’y participer parce qu'ils considéraient l'élection comme une autre manifestation des tendances dictatoriales du président. Par contre, la victoire par une relative faible marge de Gaulle fut l’indicateur qu’une crise de la Ve République se profilait à l’horizon.
De Gaulle fut installé comme président et la Ve République créée en 1958 par ce qui était, en tous points, un coup d'Etat dominé par les généraux mécontents de ce qu'ils croyaient être la brutalité insuffisante dans la tentative de supprimer le mouvement de l'indépendance en Algérie. Pourtant, de Gaulle fut contraint de reconnaître l'indépendance algérienne en 1962, et fit face à plusieurs tentatives d’assassinats et de complot émanant des généraux de droite de l'Organisation armée secrète (OAS).
Cependant, en France, la longue expansion économique d'après-guerre - Les Trente Glorieuses - s’est accélérée dans les années 1960, l'économie française dépassant celle de la Grande-Bretagne en 1964 et renforçant la puissance industrielle de la classe ouvrière. Ceci fut mis en évidence par une grève nationale en décembre 1964 qui paralysa le pays. L'appel à la grève fut limité à 2,5 millions de travailleurs, mais bien plus de 10 millions y répondirent.
Dans ce contexte, l'élection de 1965, fut un autre chapitre honteux dans l'histoire du stalinisme français. Le PCF était le plus grand parti d'opposition en France, ayant l'allégeance de millions de travailleurs, dans ses rangs et dans ceux du syndicat CGT qu’il dominait. Mais plutôt que de se placer à la tête d'un défi politique direct à de Gaulle, le PCF s’effaça au profit de la large formation de gauche, non socialiste, dirigée par Mitterrand, qui comprenait également des partis pro-capitalistes comme les radicaux. En effet, tout le véhicule électoral de François Mitterrand, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, fut construit avec l'intention expresse de contrebalancer la position dominante du PCF dans la classe ouvrière.