Le dimanche 4 mai, le Comité international de la Quatrième Internationale et le World Socialist Web Site organisent une conférence mondiale en ligne pour la journée des travailleurs. Nous encourageons tous nos lecteurs à s'inscrire dès maintenant pour y assister.
Les événements survenus dans les dernières semaines soulignent l'importance de cette conférence. Cent ans après le début de la Première Guerre mondiale et 75 ans après le début de la Deuxième Guerre mondiale, le danger d'une autre guerre mondiale menace l'humanité.
Après avoir organisé un coup d'État de la droite en Ukraine, les États-Unis et l'Allemagne utilisent la crise pour attiser systématiquement les tensions avec la Russie. Ils adoptent les méthodes qui ont été employées lors des précédentes périodes catastrophiques de l'histoire mondiale: de la propagande médiatique sans fin et des mensonges, les provocations diplomatiques et l'utilisation de forces fascistes.
La semaine dernière, le vice-président américain Joseph Biden s'est rendu à Kiev pour s'entretenir avec le régime fantoche de Washington et dénoncer la Russie concernant de prétendues violations de l'accord diplomatique conclu à Genève. De nouvelles sanctions économiques sont prévues. La coalition militaire de l'OTAN a annoncé qu'elle allait déployer davantage de forces aériennes, maritimes et au sol dans les États baltes, qui bordent la frontière russe. Des troupes de l'armée de terre américaine sont aussi déployées en Pologne.
L'impérialisme américain et européen transforment l'Europe de l'Est en une véritable poudrière. Ce qui était auparavant déclaré impossible – une confrontation armée directe avec la Russie, qui a l'arme nucléaire – est maintenant discuté ouvertement dans les milieux de l'élite dirigeante. L'opposition massive à la guerre parmi la population est vue simplement comme un obstacle à surmonter à l'aide d'une campagne de peur, de mensonges et de répression.
Les renseignements britanniques ont mis en garde que les gestes militaires de l'Occident en Ukraine pourraient mener à «une guerre totale avec la Russie». Plus tôt en avril, Paul Saunders, un ancien haut placé dans l'administration Bush et directeur exécutif du Centre pour l'intérêt national, a écrit une chronique intitulée: «Pas de guerre contre la Russie? «N'en soyez pas certains.» Saunders dit que de penser qu'un tel conflit est impossible «repose sur des idées dangereusement fausses».
Les dangers qui menacent l’humanité sont immenses. Une guerre menée par les États-Unis et les puissances européennes contre la Russie représenterait le premier conflit direct entre des puissances nucléaires dans l’histoire. Combien de dizaines ou de centaines de millions de personnes pourraient perdre la vie dans un tel conflit? Le fait que la classe dirigeante se dirige dans cette voie est une preuve définitive de sa faillite historique.
La Russie n’est pas la seule cible. Tandis que Biden allait à Kiev, Obama allait dans la direction opposée pour réaffirmer le «pivot vers l’Asie» contre la Chine. Pendant ce temps, l’administration Obama, poursuivant ses visées hégémoniques au Moyen-Orient, avait lancé au cours du week-end précédent trois missiles à partir de drones, tuant 55 personnes.
On ne peut savoir d'avance quand et de quelle façon se déclenchera la guerre mondiale, mais la logique de la politique impérialiste nous y conduit.
La classe dirigeante fait preuve d’une telle insouciance parce qu’elle ne voit aucune autre porte de sortie à la crise de son ordre social: le capitalisme. Les politiques étrangère et intérieure sont intimement liées. Lénine notait que l’impérialisme est la réaction sur toute la ligne. La guerre de pillage à l’étranger est accompagnée du pillage du pays lui-même.
Cela fait maintenant cinq ans et demi depuis l'éclatement de la crise financière de 2008 aux États-Unis et sa propagation à travers le monde. Au cours des années suivantes, les représentants politiques des grandes entreprises et des banques en ont profité pour orchestrer une redistribution massive des richesses du bas vers le haut, offrant un flux incessant de liquidités à l’aristocratie financière tout en imposant une austérité brutale à la classe ouvrière.
Ainsi, l’inégalité sociale mondiale atteint des sommets. Les 85 individus les plus riches possèdent maintenant un plus grand revenu combiné que les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres, soit la moitié de la population mondiale, qui vit avec moins de 2,50 dollars par jour. Aux États-Unis, le centre du capitalisme mondial, la faim, la pauvreté et le chômage sont des phénomènes de masse. Comme le World Socialist Web Site l’a rapporté, un américain sur six a manqué de nourriture à un moment ou un autre en 2012. En Europe, sous les diktats des programmes d’austérité de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, plus du quart de la population est officiellement sans emploi en Grèce et en Espagne.
Ces mesures n’ont rien réglé. L’économie mondiale demeure enlisée dans le marasme et la stagnation. Des dettes massives ont été accumulées, mais ne peuvent être remboursées. Des bulles spéculatives encore plus importantes que celles qui ont causé le krach de 2008 ont été créées.
Une des principales fonctions des guerres et des campagnes militaristes incessantes est de détourner les tensions sociales; de centrer l’attention sur un supposé ennemi étranger plutôt que sur l’ennemi à l’intérieur du pays même. La guerre sert aussi comme prétexte pour un assaut grandissant sur les droites démocratiques. Déjà, les classes dirigeantes, menées par les États-Unis, ont érigé le cadre d’un État policier mondial – un appareil d’espionnage international dont la cible est l’opposition aux politiques de guerre et de contre-révolution sociale.
La seule force sociale capable d’offrir une voie de l’avant est la classe ouvrière internationale. À cette fin, toutefois, il est nécessaire, pour reprendre les mots de Trotsky, de «suivre non pas la carte de la guerre, mais la carte de la lutte des classes», c’est-à-dire d’opposer l’impérialisme par la révolution socialiste internationale.
Le capitalisme a échoué. Ce n’est pas en faisant appel aux représentants des entreprises et des banques, mais en bâtissant une direction et une organisation politiques indépendantes, basées sur un programme internationaliste et socialiste, que la classe ouvrière sera capable de lutter.
La conférence mondiale en ligne pour la journée des travailleurs constitue un pas important dans cette direction. La conception au cœur de cet événement est que la classe ouvrière de tous les pays ne peut combattre le capitalisme qu'en bâtissant un mouvement mondial et intégré. Cette conférence est une occasion sans précédent, utilisant la technologie d’Internet, pour les travailleurs et les jeunes de toutes nationalités, races et cultures de participer à un forum commun.
Il faut ranimer les traditions révolutionnaires socialistes et internationales du 1er mai! Joignez-nous pour cet événement historique. Inscrivez-vous dès aujourd’hui à internationalmayday.org.
(Article original paru le 22 avril 2014)