Durant les semaines restantes de la campagne électorale allemande, le Parti de l’Egalité sociale (Partei für Soziale Gleichheit, PSG) passera à l’offensive pour organiser quatre réunions internationales retransmises en direct sur Internet ainsi qu’un « Rassemblement des travailleurs européens contre la guerre, la dictature et les coupes sociales. » La première réunion aura lieu à Berlin le dimanche 25 août à 15 heures et traitera des leçons politiques cruciales soulevées par les événements survenus en Egypte.
Toutes ces réunions visent directement un auditoire international. Elles seront retransmises en direct sur Internet et pourront être vues avec une traduction anglaise. Les participants en ligne pourront poser des questions et commenter les contributions en temps réel en prenant part ainsi aux réunions. Toutes les informations et les dates sont disponibles sur le site du PSG.
Dès le début, le PSG a considéré sa participation aux élections comme une campagne pan-européenne. Le gouvernement allemand se trouve être le fer de lance des attaques contre les droits sociaux en Europe et qui ne pourront être contrées que par une offensive d’envergure européenne des travailleurs. Dans son manifeste, Un programme socialiste contre les coupes sociales et le chômage en Europe , le PSG écrit :
« Notre objectif ce sont les Etats socialistes unis d’Europe. Ce n’est que par l’unification de l’Europe sur une base socialiste que la classe ouvrière peut faire valoir ses propres intérêts, empêcher que l’Europe ne rechute dans le nationalisme et la guerre, et utiliser l’énorme richesse et les forces productives du continent pour servir les intérêts de la société dans son ensemble.
« Pour concrétiser ce programme socialiste, nous luttons pour l’unité de la classe ouvrière européenne par-delà les frontières nationales, ethniques et autres… Pour lutter contre la contre-révolution sociale, les travailleurs doivent s’unir. Lorsque la classe ouvrière résiste à toutes les tentatives de diviser ses rangs, elle devient une force invincible. »
C’est sur cette base que le PSG s’oppose à la politique de « parti unique » pratiquée par tous les partis de l’establishment, qui en Allemagne vont des conservateurs de l’Union chrétienne-sociale au parti La Gauche (Die Linke) et qui sont tous d’accord sur la nécessité de l’austérité et des coupes sociales. Après les élections, tous les partis représentés au parlement seront prêts à étendre à l’ensemble de l’Europe les coupes sociales appliquées en Grèce et à lancer une attaque violente contre les droits démocratiques de la population. Le continent se trouve à la veille de massives luttes des classes.
C’est pourquoi, toutes les questions clé sont écartées de la campagne électorale afin de débattre de toutes sortes de questions secondaires. Il est plus qu’évident que la crise de l’euro et la surveillance de masse systématique de la population mondiale divulguée par le lanceur d’alerte Edward Snowden sont exclues de la campagne électorale.
Pour sa part, le PSG a placé ces questions au centre de sa campagne. Cette approche est en ligne avec la perspective du PSG de préparer les travailleurs pour les luttes à venir et de leur fournir une orientation politique.
La série de réunions débutera le 25 août en abordant l’expérience principale faite ces dernières années par la classe ouvrière internationale : la révolution égyptienne. Les événements spectaculaires de ces dernières semaines soulignent le besoin d’une intervention indépendante de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste.
Plus de deux ans après le soulèvement contre la dictature Moubarak, l’armée recourt à la force violente pour revenir en arrière à la période antérieure à février 2011. Elle compte sur les forces libérales et de pseudo-gauche qui soutiennent ouvertement l'intervention brutale de l’armée, révélant ainsi leur caractère contre-révolutionnaire.
La deuxième réunion, celle du 1er septembre à Francfort-sur-le-Main, traite de la contre-révolution sociale en Europe et de la perspective du PSG. On ne peut expliquer les assauts menés contre les droits démocratiques en Europe simplement sur la base de la politique appliquée par des gouvernements individuels. Cet assaut est enraciné dans la crise profonde du capitalisme.
En plus de l’explication de la dynamique économique et politique qui se cache derrière la crise en Europe, le principal discours de la réunion traitera de la perspective des Etats socialistes unis d’Europe et de la nécessité d’un programme révolutionnaire.
Le type d’attaques sociales qui sont déjà perpétrées et celles qui sont planifiées sont incompatibles avec les droits démocratiques fondamentaux. C’est l’unique conclusion que l'on peut tirer des divulgations de Snowden. Le contrôle systématique de tout le trafic Internet a créé l’infrastructure indispensable à un Etat policier qui est dirigé contre toutes les formes d’opposition populaire. C’est la question qui est au centre de la troisième réunion le 8 septembre à Bochum. Comme c’était le cas en 1933, il n’existe plus au sein de la classe dirigeante allemande de base pour la défense des droits démocratiques. Elle est tout à fait prête à recourir à des mesures autoritaires pour défendre sa fortune et ses privilèges.
L’extrême polarisation sociale qui existe actuellement en Europe a contraint les tendances politiques à montrer leur vrai visage sur toutes ces questions. Avec l’aggravation de la crise, les organisations de pseudo-gauche comme le parti La Gauche (Die Linke – homologue allemand du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon) et SYRIZA en Grèce serrent les rangs avec l’appareil d’Etat et soutiennent de plus en plus ouvertement les attaques perpétrées contre les travailleurs.
Die Linke a déjà proposé ses services en tant que pilier de toute nouvelle version de l’ancienne coalition sociale-démocrate. Il a soutenu les renflouements bancaires, il a appuyé les mesures visant à renforcer l’Etat et préconise une agression militaire contre la Syrie. Un mouvement indépendant des travailleurs ne peut se construire que dans une lutte contre ces partis.
Par conséquent, la quatrième réunion du PSG se concentrera sur « Die Linke en tant que parti de l’impérialisme allemand. » Cette réunion au lieu le 15 septembre à Berlin.
Le PSG terminera sa campagne le 21 septembre par un « Rassemblement des travailleurs européens contre la guerre, la dictature et les coupes sociales. » La réunion sera retransmise sur Internet mais sera aussi accessible à tous les travailleurs intéressés qui auront suivi la campagne et les réunions précédentes. Cette réunion représente une étape importante dans la construction de la Quatrième Internationale partout en Europe.
(Article original paru le 21 août 2013)